Le patron d’Aprilia a donné des nouvelles de son pilote, ce jeudi, dans le cadre du Grand Prix d’Espagne qui se déroule ce week-end à Jerez.
Pouvez-vous nous donner des nouvelles de Jorge Martin ?
Comme vous le savez, la première bonne nouvelle a été qu’il a quitté l’hôpital dimanche pour se rendre à l’hôtel. L’autre bonne nouvelle, c’est que samedi, il pourra prendre un avion sanitaire pour retourner à Madrid. À Madrid, au Ruber Quirón Internacional Hospital, il passera des examens. Et après ces examens, nous commencerons à connaître la réalité de la situation et nous aurons peut-être une idée de la durée de la convalescence.
Avez-vous une idée à ce sujet ?
Pas vraiment. Nous ne voulons pas faire de prévisions. Nous voulons lui donner tout le temps dont il a besoin. Il n’y a pas d’urgence pour lui, pour son corps, pour son cerveau. Nous voulons qu’il revienne à 100 %.
Comment est son état psychologique et mental après ce qui lui est arrivé depuis février ?
Comme nous tous, je pense qu’il a des hauts et des bas. Mais c’est un guerrier, un combattant. Je suis convaincu qu’il est plus rapide partout, dans tout ce qu’il fait. Au niveau des mains, il était censé rester bloqué pendant trois mois et il s’est rétabli si vite, notamment le scaphoïde. Il faut donc être positif et lui souhaiter un prompt rétablissement.
Comment Aprilia peut le soutenir et comment le voyez-vous gérer cela ?
Je pense que la seule chose que nous devons faire maintenant est d’agir comme s’il était notre fils. Et s’il était mon fils, je souhaiterais qu’il revienne quand il sera prêt à le faire. Il faut lui faire sentir que nous l’aimons et que nous restons proches de lui. C’est la priorité. Concernant le temps de récupération, pour l’instant, nous n’avons pas fixé de délai. Nous en saurons peut-être plus la semaine prochaine, lorsqu’il sera de retour à Madrid. Nous commencerons alors à planifier. C’est étrange de dire qu’il n’y a pas d’urgence… Mais c’est la situation. Nous allons profiter de l’occasion pour développer la moto avec Lorenzo (Savadori, ndlr). Noale ne cesse d’avoir de nouvelles idées et de produire de nouvelles pièces. Et il est difficile de faire des essais pendant le week-end de course avec les pilotes officiels. Avoir un bon pilote d’essai avec un bon historique de la moto est une opportunité que nous devons saisir. Essayons de voir les bons côtés de ce drame.
Ce qui s’est passé au Qatar aurait pu se produire n’importe où mais, compte tenu de son état lorsqu’il est revenu il y a deux semaines, pensez-vous qu’il était trop tôt ?
Non, je pense que c’était le bon moment. Il se sentait prêt. Le médecin a dit qu’il était prêt. Tout le monde autour de lui, y compris lui-même, évidemment, pensait qu’il était prêt. Il faut comprendre le rythme du corps en MotoGP, on ne peut le faire qu’en MotoGP. Il suffit de voir l’approche qu’il a eue pendant la course. Dans les quatre derniers tours, il roulait un peu plus lentement que dans les neuf premiers tours. De notre côté, nous pensions qu’il gérait vraiment bien. Puis il y a eu une erreur. Et malheureusement, ce virage est fait pour les courses de voitures et non pour les motos. Cela aurait pu être une chute normale mais ça n’a pas été le cas. Parce que nous savons, qu’en MotoGP, le risque le plus grave existe lors d’un dépassement.
Vous dites que le virage a été conçu pour les courses de voitures et non pour les courses de motos. Cela signifie-t-il également que vous pensez qu’elle devrait être modifiée pour une course de Grand Prix MotoGP ?
Nous ne pouvons pas prétendre changer les virages à chaque fois que l’on roule sur le même circuit qu’en Formule 1. Je pense que nous devons prendre en compte le fait qu’entre la F1 et le MotoGP, c’est la F1 qui décide. Les pilotes doivent donc être plus prudents.
L’équipe de test compte évidemment beaucoup sur Lorenzo Savadori maintenant. Chez KTM, il y a Dani Pedrosa, Pol Espargaró… Est-ce un domaine où vous devez rattraper votre retard ?
C’est une bonne question. Si l’on considère que ces dernières années, c’est toujours Lorenzo qui a fait le travail. Et si l’on considère la situation actuelle de la moto, qui a été choisie par le Champion du monde, on peut penser qu’il a fait le bon travail. Pour l’instant, nous sommes satisfaits de cette situation. Le fait qu’il soit en course est aussi une opportunité pour lui d’être plus rapide. Et comme je l’ai déjà dit, c’est une bonne occasion pour nous de continuer à tester des choses qui auraient été testé lors de futurs essais privés. Et aussi, éventuellement, de tester un élément à la fois pendant un week-end de course, car c’est toujours très difficile pendant un week-end de course. Maintenant, avec Lorenzo, nous pouvons le faire facilement, parce qu’avec son attitude mentale et son approche, il sait qu’il est ici pour tester.
Juste un mot sur Marco Bezzecchi, êtes-vous déçu ?
Non, non, absolument pas. Honnêtement, je suis content. La seule chose dont Marco a besoin, c’est de réussir à faire un bon tour en qualification. Mais si vous regardez toutes les courses, il a toujours eu un très bon rythme en course. Il remonte, il dépasse. Si vous partez 15e et que vous finissez 8e, vous faites une bonne course. La question serait plutôt de savoir si Marco partait 8e, est-ce que nous aurions la capacité de gagner la course ? J’espère que nous le découvrirons bientôt.