Alain Bronec (CIP Moto, Moto3) : « Honda nous demandait de réduire les performances »

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Publié le 28/12/2013 avec Aucun Commentaire

Lors du GP de Valencia, Alain Bronec, manager de l’équipe CIP en Moto3, a présenté la composition de sa nouvelle équipe pour la saison 2014 (voir ici). Outre l’arrivée d’Alessandro Tonucci et de Bryan Schouten, l’équipe, déçue par l’investissement de Honda en Moto3, change pour Mahindra. En exclusivité, voici l’occasion pour Alain Bronec de faire le bilan de cette saison 2013.

Alessandro Tonucci, Alain Bronec et Bryan Schouten, ensemble pour 2014. (Photo : Thomas/OffBikes).

Alessandro Tonucci, Alain Bronec et Bryan Schouten, ensemble pour 2014. (Photo : Thomas/OffBikes).

  • Alain, vous venez tout juste de faire l’annonce de la composition de l’équipe CIP pour la saison à venir, pouvez-vous dresser le bilan de cette saison 2013 ?

Fin 2012, nous avons espéré avoir du meilleur matériel. Pour résumer, en 2012, les Honda étaient des machines qui étaient relativement performantes : on a vu Romano Fenati gagner une course, on a pu voir qu’on était en mesure de se battre. L’écart s’est quelque peu creusé en fin de saison, mais nous avions été rassurés : on nous avait assuré que les Honda allaient fonctionner beaucoup mieux en 2013.

Nous étions donc partis dans cette logique là. Alan Techer avait réalisé de bons résultats en 2012 donc c’était logique de continuer avec lui. C’est un Français donc d’autant plus intéressant pour nous. À ces côtés, nous avons recruté un jeune Espagnol, Juanfran Guevara. Sur le papier, c’était un bon projet.

Bien qu’Alan ait réalisé le 6ème temps au Qatar, les performances n’étaient pas aux rendez- vous. Alan a malheureusement chuté en course, mais ça reste la course. Dès Austin, nous avons eu des casses moteur et à partir de ce moment, nous avons rencontré beaucoup de soucis. Honda, notamment, pour fiabiliser leurs moteurs, nous demandait de réduire les performances. Durant chaque week-end de course, du personnel Honda venait avec de nouvelles maps de « power-reduction ». Tout devenait vraiment très compliqué. Il y a certaines équipes qui s’en sont peut-être mieux sorties avec les Honda avec des pilotes d’expérience : on connait l’expérience de Jack Miller ou encore celle d’Alexis Masbou, qui fait partie des plus expérimentés dans cette catégorie. C’est difficile de rivaliser puisque nous savions que sur une séance d’essais, Alexis était capable de sortir un chrono tandis que nous devions, de notre côté, construire des choses. Alan a été victime d’une très grosse chute à Jerez (drapeau rouge), ce qui a d’autant plus compliqué la situation. Il y a eu quelques bons résultats toutefois à Barcelone ou encore Indianapolis et au Japon.

Mais ce n’était pas suffisant pour nous et pour les sponsors. Tout le monde attendait quelque chose de mieux. Je suis déçu pour Alan, je suis déçu d’avoir choisi cette voie-là, mais durant l’intersaison le discours de Honda était pourtant optimiste.

  • •Les problèmes venaient-ils uniquement de Honda ou du châssis TSR ?

Non, les châssis TSR fonctionnaient. Ce n’était pas peut-être pas lesmeilleurs, mais nous n’avons jamais eu de gros gros problèmes. Par contre, les moteurs Honda, il y a eu énormément de casses en milieu de saison. Et donc Honda, par l’intermédiaire de Geo-Technology, nous demandait explicitement de baisser la puissance des moteurs. C’était très difficile à gérer.

  • •Concernant le mapping des moteurs, Alan a été pénalisé à Indianapolis pour mapping non conforme, était-ce lié aux demandes de Honda ?

Exactement, nous avions programmé un mapping qui incluait de l’antipatinage, nous avions le droit de le faire. Mais de par un problème d’investissement de la part de Honda, nous avons ensuite été contraints d’envoyer la map au Japon puisque le technicien en charge de l’homologation de celles-ci n’était pas sur place. À la réception, le technicien ne l’a pas homologué à temps alors que nous l’avons utilisée en course. Effectivement à la fin de la course, on a eu une pénalité qui s’est avérée assez bizarre puisque si nous avions vraiment triché, la Direction de Course nous aurait retiré le résultat. Ce qui est dommage, c’est que cette map a été homologuée à temps pour la course d’après. On regrette simplement le manque d’investissement de la part de Honda à ce niveau.

Honda NSF 250 R, une moto compliquée en 2013. Alain Bronec et le CIP parient sur Mahindra en 2014. (Photo : Thomas/OffBikes)

La Honda NSF 250 R (TSR), une moto compliquée en 2013. Alain Bronec et le CIP parient sur Mahindra en 2014. (Photo : Thomas/OffBikes)

Demain, nous reviendrons sur le rôle et les objectifs d’Alain Bronec au sein de la filière vitesse de la FFM.

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