Alan Techer termine en 3e position du Championnat d’Europe Moto2 à l’issue de de cette saison 2015. Malgré des grosses opérations aux deux bras en cours de saison, Techer monte sur le podium à deux reprises et termine derrière son coéquipier Xavi Vierge au Championnat.
Pour 2016, le pilote français espère prolonger pour une troisième saison en CEV bien qu’une carrière en endurance n’est pas à exclure. À l’heure où nous écrivons ces lignes, son avenir n’est pas encore fixé. Techer se livre à OffBikes et dresse le bilan de cette saison 2015.
- En quelques mots, quel bilan dresses-tu de cette saison 2015 ?
Durant cette saison, il y a eu des points positifs et négatifs. En début de saison, je pensais vraiment pouvoir jouer la victoire au Championnat. Malheureusement, ça ne s’est pas passé comme je l’espérais. À Portimao, je termine dans le Top5, à Barcelone je termine sur le podium. En Aragón, je chute durant la qualification et je me déplace le coccyx. Il y a toujours des complications qui font que je n’ai jamais été en mesure de concrétiser. Le point positif est que je suis l’un des pilotes le plus réguliers qui a marqué des points à chaque course.
- Penses-tu avoir évolué dans l’ombre de Vierge durant la saison ?
Pas vraiment. Je comprends les objectifs de l’équipe Tech3. L’équipe a vécu une saison délicate et je sais que la priorité n’était pas l’équipe CEV. Hervé m’a toujours appelé après mes bons résultats, de même pour les ingénieurs. Ils n’ont pas lâché complètement, mais le soutien était moins évident.
- Avant Jerez, avant-dernière épreuve de la saison, tu étais encore en lice pour jouer le titre, que t’a-t-il manqué pour y arriver ?
Xavi et Edgar (Pons, ndlr) ont beaucoup roulé en participant au Championnat du Monde. En étant totalement réaliste, il était impossible de venir se méler à la lutte pour le titre. Il fallait simplement que j’assure la 3e position au classement final.
- Tu as subi plusieurs opérations au cours de la saison, était-ce un point handicapant ?
J’ai effectivement subi quatre opérations : deux pour le syndrome des loges et deux pour le syndrome du canal carpien. Après les opérations, ça a été compliqué. Parfois je n’arrivais même plus à tenir la moto, mais je suis revenu plus fort à Barcelone, épreuve durant laquelle j’ai réalisé l’un de mes meilleurs résultats cette saison. C’était vraiment difficile, mais je ne regrette rien, il fallait le faire. Aujourd’hui, c’est un soulagement.
- Comment as-tu appréhendé le passage de Michelin à Dunlop ?
J’ai enfin compris le style de pilotage Moto2. Les Michelin avaient tendance à gommer mon style de pilotage Moto3. En Moto2, il faut casser le virage et ne pas chercher une grande vitesse de passage. Étonnamment, c’est le Bol d’Or qui m’a beaucoup aidé : le fait de piloter une moto à la fois lourde et puissante. J’ai appliqué ce nouveau style lors de l’épreuve à Navarra et ça a fonctionné aussitôt.
- Si demain tu devais revenir en mondial, penses-tu que le niveau serait différent par rapport au CEV ?
Il y a encore un gros écart entre le CEV et le Championnat du Monde. On l’a très bien vu avec Vierge et Pons qui se battaient pour le titre CEV, mais qui étaient légèrement en retrait en mondial. Je pense qu’il faut beaucoup de roulage pour se battre dans le Top 15. À mon avis, il faut une année d’apprentissage pour concrétiser la saison suivante.
- Quels sont tes plans pour 2016 ?
C’est encore compliqué. On ne sait pas encore si l’équipe continuera après le départ de Xavi, mais le directeur de l’équipe veut continuer avec moi. J’ai quelques opportunités pour continuer en CEV avec de très bonnes motos et des motos moins bonnes. Aujourd’hui, je ne suis plus en mesure de payer comme les saisons précédentes et le budget reste encore le nerf de la guerre. Je pense que je suis capable de me battre pour le titre et ce serait une nouvelle année d’apprentissage pour revenir en Grand Prix, peut-être. Si je devais revenir en Grand Prix, ce serait avec une bonne équipe, je ne veux pas manquer ma chance.
- Comment as-tu vécu ton premier Bol d’Or ? Une nouvelle orientation de carrière ?
C’était une expérience intéressante et enrichissante. C’est une course très difficile sur le plan mental. C’est un travail d’équipe et il faut toujours penser à ses coéquipiers. Si je peux me permettre de renouveler cette expérience, je n’hésiterai pas. S’engager à la régulière sur une bonne moto reste encore difficile, mais cela peut être une option.