Fin avril avait lieu l’épreuve d’ouverture du CEV sur le circuit de Portimao au Portugal. En catégorie Moto2, autrement appelé Championnat d’Europe Moto2, Alan Techer fait figure de favori dans la course au titre cette saison. Après des tests de présaison compliqués, le pilote français a trouvé le rythme pour terminer les deux courses aux 6e et 5e positions. L’interruption de la seconde course par drapeau rouge le fera monter sur le podium, mais une erreur de classement le reléguera en 5e position.
Avant la seconde épreuve du Championnat à Barcelone, Alan Techer occupe la 5e position au classement provisoire. Retour sur son début de saison.
- Après des tests compliqués, comment s’est finalement passée cette première épreuve ?
Par rapport au test durant lequel nous étions assez loin et mon coéquipier et moi n’avions pas encore de bonnes sensations sur la moto, l’épreuve de Portimao ne s’est pas trop mal passée. J’ai donc fait appel à Nicolas Dussauge afin que nous trouvions une solution et que nous mettions tout dans le bon ordre. Nous avons travaillé sur mon style de pilotage. À près de deux secondes lors du test, nous avons amélioré séance après séance pour terminer à seulement quatre dixièmes. Il nous reste encore une petite différence moteur (15km/h de différence par rapport à certaines équipes, NdR), mais nous travaillons pour compenser ce problème : retrouver le feeling sur l’avant ou faire tourner la moto plus facilement pour sortir plus rapidement.
En début de course, je suis encore un peu trop gentil. Je perds beaucoup de temps et je n’arrive pas encore à m’imposer. Je perds ainsi beaucoup de places et je dois produire un effort conséquent pour remonter sur le second groupe, qui n’est pas celui dans lequel je devrais être. Je tape trop dans mes pneus et sur mon physique. Je termine 6e et 5e en bagarre pour le podium lors de la seconde course. Globalement, nous avons bien progressé et nous avons limité les dégâts. Maintenant, il reste à travailler sur ces deux premiers tours pour ne pas perdre de temps et me battre pour la victoire.
- Es-tu déçu de la conclusion de la deuxième course à l’issue de laquelle tu es monté sur le podium inutilement ?
Déçu oui, un peu. Je ne le suis pas pour le podium, mais surtout pour les points. J’aurais préféré avoir ces 5 points pour le Championnat. Au lieu d’être 5e, j’aurais été 3e au classement provisoire. Malgré les conditions difficiles, je me suis bien battu et j’ai su me mettre en valeur notamment lors du warm-up sous la pluie. Malgré tout, il y a beaucoup de points positifs et c’est le plus important. On sait qu’on est là et qu’on le sera sur toutes les courses.
- Xavi Vierge, ton coéquipier, occupe la première place au classement aujourd’hui, est-ce une source de motivation supplémentaire pour toi ?
Lors du test, c’est Xavi qui avait fait le meilleur temps alors que j’étais à 2 secondes derrière lui. Avant, je me focalisais beaucoup trop sur lui et pas assez sur mon travail. Par conséquent, nous avons échangé afin de trouver des solutions. Aujourd’hui, je sais qu’il est plus rapide que moi, à moi de faire le maximum pour le rattraper, voire le dépasser. C’est néanmoins un bon point, car on sait aujourd’hui que la moto est bonne.
- Sur les deux courses, tu as été opposé à Luca Marini, nouvelle recrue cette saison en Moto2, que penses-tu de sa première prestation ?
Il était très rapide en Moto3. Même s’il ne se battait pas pour le titre, il était rapide. En Moto2, son gabarit aidant, il l’est aussi. On sait qu’à motos égales, il ne serait peut-être pas où il était à Portimao. Il évolue dans la meilleure équipe sur la meilleure moto qui a fait beaucoup de roulage durant l’hiver. Je pense qu’il se battra aux avant-postes toute la saison.
- Après l’épreuve, tu t’es fait opérer, peux-tu nous en dire plus ?
Durant tous les tests, j’avais des fourmis dans les mains. Je suis allé faire des examens et il s’est avéré que je souffrais du syndrome du canal carpien. Je ne pouvais pas me faire opérer avant la course, donc j’ai eu des infiltrations afin de calmer la douleur. En course, j’avais les bras tétanisés. Je n’avais plus aucun ressenti sur le frein ou l’embrayage. Il s’est avéré que c’était le syndrome des loges qui avait pris le dessus. Je me suis fait opérer le mardi après les courses : le syndrome du canal carpien était si important qu’il cachait le syndrome des loges. J’ai repris le sport progressivement avec quelques séances de kiné afin d’être prêt pour le test début juin à Barcelone puis pour l’épreuve le 20 juin.
- Est-ce qu’une wildcard se profile cette saison en mondial ?
J’aimerais pouvoir faire une wildcard cette saison, mais il y a beaucoup de facteurs notamment financiers qui rentrent en jeu. Nous essayons de trouver une solution, mais pour le moment ce n’est pas encore d’actualité.