Après une belle remontée en course lors du Grand Prix de San Marin à Misano, Alexis Masbou n’a pas réussi à trouver les bons réglages sur sa Honda permettant de faire la différence à Aragón. Le pilote français confie être déçu mais met tout en oeuvre pour retrouver les places de devant lors de la tournée outre-mer. Il nous explique aussi les raisons de son départ de l’équipe Ongetta CBC Corse pour rejoindre l’équipe RTG la saison prochaine.
- Quel bilan dresser du week-end à Aragón ?
Ce week-end a été difficile. Depuis trois Grand Prix, nous avons des difficultés à trouver les réglages qui me permettent d’être à l’aise. Nous butons souvent sur les mêmes problèmes de grip qui nous empêchent d’aller chercher la petite seconde qu’il nous manque. Ce week-end, c’était la même chose mais nous n’avons pas pu jouer le coup de poker de Misano parce que nous avons roulé sous des conditions particulières le dimanche matin au warmup et sur une piste séchante en course. Je ne peux donc même pas confirmer si les réglages étaient les bons pour la course. Néanmoins, je me suis senti à l’aise. J’ai fait un départ plutôt prudent comme la plupart d’entre nous. Il fallait faire attention. Je me suis rapidement aperçu que j’avais un problème d’embrayage et j’avais du mal à rétrograder. Donc entre le fait de gérer une seule trajectoire sur la piste séchante et les problèmes d’embrayage, j’avais beaucoup de difficulté à remonter sur le paquet de devant. Je me suis néanmoins retrouvé avec Bastianini et Fenati pour remonter sur le groupe de tête mais j’ai commis une première erreur sur un rétrogradage qui m’a obligé à tirer tout droit. J’étais loin mais je suis reparti en essayant de signer des temps réguliers sans commettre de nouvelles erreurs. Malheureusement, j’ai tiré tout droit une nouvelle fois. La course a suivi ce modèle : je comblais mon écart à la régulière puis je tirais tout droit. J’ai dû tirer 5 ou 6 fois tout droit et sur une course c’est beaucoup de temps perdu. Je termine donc la course à 40 secondes. Je suis déçu parce que je pense avoir eu le potentiel de terminer sur le podium voire de remporter la course. Nous allons rester concentrés pour faire de bons résultats d’ici la fin de saison.
- Comment peux-tu expliquer l’écart qu’il y a entre les prestations que tu réalises aux essais et celles que tu réalises en course, notamment à Misano ?
À Silverstone, nous avons plutôt limité les dégâts. Nous n’étions pas très loin aux essais mais nous avons été en difficulté tout le week-end et en course, ce phénomène était visible. On peut voir que sur la dernière course, j’ai fait une belle remontée mais à Silverstone, c’était plutôt l’inverse même si je termine 8ème. À Misano et ici à Aragón, nous étions beaucoup trop loin surtout le premier jour où j’étais à plus de deux secondes. Ce sont des choses qui ne doivent pas arriver étant donné la moto, mon expérience et le moment de la saison. On perd beaucoup de temps aux essais. Mes temps s’améliorent au fil des séances et ceux des autres aussi. Mais, il faut aussi que je comble les deux secondes que j’ai accumulé en première séance. Ça fait beaucoup, on l’a bien compris. Il faut maintenant qu’on arrive à trouver les cartes qui nous permettent d’être tout le temps devant.
- Trois GP s’enchainent sur trois semaines durant la tournée outre-mer, penses-tu avoir trouver des pistes de solutions à Aragón avant d’arrivée à Motegi ce week-end ?
Nous avions discuté à Misano et nous pensions avoir trouvé une solution qui finalement n’a pas du tout fonctionné ici. Je préfère attendre et voir comment se dérouleront les prochaines épreuves au Japon, en Australie et en Malaisie. Ce qui est certain, c’est que nous avons les cartes pour jouer devant. C’est le plus important. Il faut qu’on y arrive et nous ne devons pas nous relâcher malgré les changements qu’il y aura pour l’année prochaine.
- Au sujet des changements, tu rejoins l’équipe Racing Team Germany et John McPhee la saison prochaine, toujours sur Honda. Peux-tu nous en dire plus ?
Je quitte une équipe pour arriver dans une autre tout en restant sur la même moto. Ce changement peut probablement apporter un peu d’appréhension et de stress. Mon équipe se demande pourquoi j’ai souhaité partir. Ce n’est pas une situation facile aussi bien pour eux comme pour moi. Mais encore une fois, ce qui est sûr, c’est que nous sommes tous conscients que nous pouvons gagner des courses. Il faut qu’on arrive à tout mettre bout à bout et qu’on aille de l’avant.
- Honda t’a proposé de choisir une équipe, pourquoi l’équipe RTG ?
Sur le papier, c’est une équipe performante depuis plusieurs années. C’est aussi une équipe plutôt jeune dans le championnat. Pourtant, elle progresse de saison en saison. Depuis trois ou quatre saisons, elle fait partie d’une des meilleures équipes du championnat d’autant plus depuis l’arrivée de la Moto3. Beaucoup de pilotes ont été révélés par cette équipe et ont pu mieux s’exprimer par rapport à ce qu’ils avaient pu le faire auparavant à l’image de Louis (Rossi). D’un autre côté, je suis avec mon équipe depuis maintenant deux saisons, j’ai peut être envie d’aller voir ailleurs pour voir si je peux y trouver quelque chose de plus. Toutefois, je reste satisfait de mon équipe. Il y a eu un grand pas en avant entre mes premiers tours de roue avec eux sur une Honda qui n’était pas spécialement au niveau en 2013 et aujourd’hui sur une Honda officielle sur laquelle nous pouvons gagner. Il y a eu beaucoup de progrès, d’abnégation et de travail pour en arriver là. J’ai simplement envie de voir quelque chose de nouveau.
- Te sens-tu spécialement observé par Honda en cette fin de saison ?
Non, je ne pense pas être plus observé qu’auparavant. En tout cas, ce n’est pas ça qui m’inquiète. J’ai vraiment envie que nous fassions de bons résultats et Honda est conscient que nous pouvons le faire. C’est pour cette raison que la marque a souhaité me garder. Aujourd’hui, ce n’est pas bien d’être 15ème alors qu’on a les moyens d’être devant. Il va falloir que nous remédions à nos problèmes.