Le GP d’Allemagne marque le premier podium cette saison pour Alexis Masbou. Au terme d’une course au rythme élevé, le pilote français termine sur la 3ème marche du podium et s’impose comme le premier pilote Honda devant le vainqueur à Barcelone et à Assen, Alex Marquez. Retour sur cette course, la suite de la saison et l’avenir d’Alexis Masbou.
- Le week-end sur le circuit du Sachsenring a très bien débuté, pour se terminer sur un podium à l’issue de la course, qu’est-ce qui a fait la différence ?
C’est un peu difficile à dire. Hormis au Mugello, c’est la première fois où nous sommes rapides dès le début du week-end. Lors de la première séance libre, je termine 14ème mais c’était une séance globalement intéressante. Nous avons ensuite travaillé sur le châssis et dès la deuxième séance, j’ai fait des chronos rapides ce qui nous a permis de travailler sur notre rythme en vue de préparer la course.
Durant la course, nous nous sommes pas énormément doublés par rapport aux habitudes de la catégorie. Le rythme était vraiment très élevé puisque nous roulions proches des temps réalisés durant la qualification jusqu’à la fin de la course. C’était donc très difficile d’arriver à passer avec ces chronos. Aucun d’entre nous dans le groupe (Miller, Binder, Marquez, Kent et Masbou, ndlr) n’a commis de grosses erreurs. C’était une bagarre plutôt sympa, mais sans réelle friction comme il y a pu y avoir aux Pays-Bas.
- Une victoire était-elle possible ?
Je pense qu’elle aurait été possible. Néanmoins, Miller était très rapide. Il aurait fallu que je sois beaucoup plus proche dans les cinq derniers tours, mais Marquez et moi avons légèrement été ralenti par Kent et nous avons été décrochés. Dans le rythme sur lequel nous étions, il était très difficile de rattraper la seconde qui nous séparait du duo de tête.
- Quel a été le déclic au Sachsenring par rapport à Assen notamment ?
Nous avons déjà eu le déclic au Mans où nous nous sommes rapprochés des meilleurs. Il y a eu un petit faux pas à Barcelone. Mais depuis le GP de France, nous étions relativement proches et en bagarre en tête. Il nous manquait encore un peu de confiance en la moto pour pouvoir être incisif dans les derniers tours. Je pense que nous avons retrouvé cette confiance à Assen, ce qui m’a permis de terminer premier du groupe là-bas et de terminer devant Marquez en Allemagne.
- Cette confiance retrouvée est-elle aussi liée aux dernières évolutions sur la Honda ?
C’est un ensemble. Les dernières nouveautés ont joué évidemment un rôle. Aussi, nous avons compris certains points sur la moto qui permettent de mieux me sentir. Personnellement, je commence à avoir beaucoup plus confiance en la moto. Chacun a apporté sa pierre à l’édifice pour nous permettre d’être beaucoup plus efficaces surtout sur un tracé comme la Sachsenring qui ne me réussit pas en règle générale. Dans des conditions sèches, c’est un circuit difficile sur lequel je n’ai jamais vraiment brillé. Pour moi, il était important de marquer quelques points et de ne pas me faire distancer. Je repars avec un podium, c’est un énorme plaisir.
- Une course serrée avec 4 constructeurs différents dans le Top5 à l’arrivée, le tracé du Sachsenring en est-il la raison ?
Les Mahindra sont régulièrement proches des KTM et des Honda ces derniers temps. Elles manquent peut-être légèrement de moteur, mais sur un tracé comme celui du Sachsenring leur partie cycle efficace peut expliquer ce phénomène. Ce n’est pas toujours le même pilote Mahindra qui roule aux avants-postes, mais il y a toujours une Mahindra qui se mêle à la bagarre. Cette fois-ci, Binder a été très performant et très incisif sur certains freinages.
- Tu entames la trêve sur un podium, comment appréhendes-tu cette deuxième partie de saison ?
Je l’appréhende très bien (rires). En tout cas, c’est que ce que j’espère. Nous avons enfin réalisé notre premier podium. Maintenant, il va falloir en imaginer d’autres. Essayer de gagner au moins une course d’ici la fin de saison serait l’idéal. Tout le monde est affuté, roule très vite et une course se joue souvent sur le dernier virage, mais j’espère continuer à me battre devant sur les prochaines courses et remporter une course. Il y a beaucoup de circuits que j’apprécie sur lesquels j’ai réalisé de bonnes choses. Je pense que sur les prochaines courses, il y aura des choses intéressantes à faire si je me sens bien sur la moto.
- Honda prévoit-il de nouvelles évolutions pour le reste de la saison pour rendre la moto encore plus performante ?
Je ne suis pas certain que nous recevrons de nouvelles évolutions hormis peut-être quelques pièces pour parfaire ce que nous avons actuellement. Honda s’oriente vers la préparation de la saison prochaine avec la nouvelle réglementation moteur. De mon côté, tant que je reste avec cette moto et que je peux continuer à me battre pour la victoire, ça me suffit.
- Justement, en parlant de la saison prochaine, comment vois-tu l’arrivée de Fabio Quartararo dans la catégorie ?
C’est un grand plaisir de voir un nouveau Français qui arrive et qui peut être performant. J’espère qu’il continuera sur sa lancée et que les espoirs qui reposent sur ses épaules seront vérifiés. J’espère aussi que ça sera un futur Champion français qui pourra apporter un engouement supplémentaire à notre sport. Je pense que le sport moto en France n’est pas assez médiatisé, mais si nous sommes plusieurs pilotes français à réussir, les spectateurs seront d’autant plus nombreux à regarder la moto.
- Précédemment, tu précisais utiliser la trêve comme une préparation en vue de la saison prochaine, as-tu des nouvelles de côté ?
Il n’y a pas de nouveautés pour l’instant. Il est clair que pour moi le passage en Moto2 sera une priorité. J’espère que ce podium et d’autres, je l’espère, me permettront d’obtenir un guidon abordable pour accéder à la catégorie supérieure. Toutefois, je garde en tête la possibilité de rester en Moto3 s’il y a toujours une opportunité avec Honda. Je ne souhaite pas partir pour un autre constructeur.