GP de la République Argentine 2014 : les points-clés MotoGP, Moto2 et Moto3

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Publié le 24/04/2014 avec 2 Commentaires

Ce week-end, le Championnat du Monde MotoGP revient sur le continent sud-américain, en Argentine, après 14 années d’absence (dernier événement en 1999). Le GP se déroulera sur le tracé du circuit Termas de Rio Hondo remis au goût du jour en 2013.

Pour mémoire, deux journées d’essais MotoGP et Moto2 ont eu lieu en Juillet dernier avec Stefan Bradl (Honda, meilleur temps : 1’44.188), Cal Crutchlow (Yamaha), qui sera absent ce week-end et remplacé par Michele Pirro, Alvaro Bautista (Honda), Hector Barbera (Kawasaki-FTR, CRT), Esteve Rabat (Kalex, meilleur temps : 1:48.592) et Nico Terol (Suter). Une piste sale le premier jour et une météo difficile le deuxième ont simplement permis aux pilotes de se donner une idée du tracé.

Pour un circuit rapide constitué de neuf virages à droite pour seulement cinq virages à gauche, les pneumatiques Bridgestone et Dunlop seront l’élément déterminant de ce GP : « ce n’est pas un circuit très technique », confie Tito Rabat, « mais il y a quelques parties qu’il est nécessaire d’appréhender correctement. C’est une belle piste constituée d’un mélange de virages lents et rapides et de deux lignes droites rapides. L’une d’elles sera intéressante, car elle fait plus d’un kilomètre et se termine par un virage lent exigeant pour les freins. Le virage six est un long virage à gauche incroyable. Il est nécessaire de rester totalement concentré sur la moto : l’accélérateur est en butée et la roue arrière en dérive tout le long. »

Au regard de la distribution virages à droite (38%) et virages rapides à gauche (32%), l’allocation Bridgestone proposera des pneus arrières symétriques médium ou dur pour les pilotes Factory et tendre ou médium pour les pilotes Open et Ducati. De plus, face au manque de données rassemblées par le manufacturier lors du test de juillet, et du fait d’une piste qui s’avère éprouvante, une option avant supplémentaire sera ajoutée aux deux possibilités autorisées en temps normal, tendre, médium et dur : « du point de vue de la compétition, aucune équipe Factory n’a participé au test la saison dernière, il sera donc intéressant de voir quels seront les pilotes capables de s’adapter d’eux-mêmes aux exigences de ce circuit rapide. » rapporte Hiroshi Yamada, responsable Bridgestone. De son côté, Shinji Aoki, responsable du développement, ne le cache pas : « le test de la saison dernière montre que le circuit est l’un des plus difficiles du calendrier pour les pneus. »

Valentino Rossi victime d'un pneu avant détruit à Austin. (Photo : Yamaha Movistar)

Valentino Rossi victime d’un pneu avant détruit à Austin. (Photo : Yamaha Movistar)

Dans un contexte où la saison 2014 marque, contractuellement, la dernière en tant que manufacturier unique, si Bridgestone souhaite conserver ce titre, l’erreur n’est plus permise. Les déboires rencontrés par certains, dont Jorge Lorenzo, lors du test de Sepang ou lors du GP du Qatar, mais aussi les pneus détruits à l’issue du GP d’Austin (malgré l’utilisation de la version 2013) démontrent une certaine difficulté pour la firme japonaise à assoir sa notoriété en MotoGP en ce début de saison. Selon Motociclismo, en plus de Bridgestone, les concurrents à l’instar de Pirelli, Michelin ou encore Dunlop sont déjà en discussion pour le titre convoité de manufacturier unique. Michelin réaliserait déjà des essais en Italie. Les discussions portent sur de nouvelles conditions imposées au nouveau manufacturier unique et plus particulièrement sur le nombre et le choix de pneus disponibles lors de chaque épreuve (300 actuellement) et sur la possibilité de développer des pneus plus spécifiques à chaque constructeur. Toutefois, l’avenir de Brigestone n’est pas encore si flou puisque Clinton Howe (Dunlop) rapporte à Motociclismo que 18 mois sont nécessaires pour préparer une éventuelle entrée en MotoGP : collecte des données, tests et préparation logistique. Une saison supplémentaire pour Bridgestone ?

Jorge Lorenzo et Marc Marquez, l'ambiance de la saison 2014. (Photo : Yamaha Movistar)

Jorge Lorenzo et Marc Marquez, l’ambiance de la saison 2014. (Photo : Yamaha Movistar)

Outre la compétition pneumatique, le GP de la République Argentine marque la troisième épreuve de la saison, épreuve durant laquelle Jorge Lorenzo se doit de rattraper ses deux erreurs commises au Qatar et à Austin : « évidemment, ce n’est pas le début de saison dont j’avais rêvé, mais je suis assez confiant que nous pouvons renverser la situation », explique Jorge Lorenzo, « seulement quelques pilotes ont pu réaliser des essais en Argentine la saison dernière, donc je pense que l’inconvénient d’apprendre le circuit est à peu près le même pour tout le monde. » L’objectif du Majorquin est de rester calme et d’obtenir un bon rythme le plus rapidement possible. En ligne de mire du pilote Yamaha (quand il n’y a pas de moustique sur la visière), Marc Marquez. Dominateur à Austin avec la pole et la victoire (+ le meilleur tour en course), il arrive en Argentine leader du Championnat avec le maximum de points (50). La capacité d’adaptation du pilote espagnol n’est plus à démontrer et, à l’instar du circuit d’Austin, nouveauté la saison la saison dernière, il sera l’adversaire à (ab)battre ce week-end : « Nous allons essayer de continuer sur le même élan que pour les des deux premières courses de la saison. » Le ton est donné, Marc Marquez s’amuse et semble ne pas s’imposer de pression particulière pour la conservation de son titre.

Mais alors, qui est en mesure d’arrêter Marc Marquez ? Dans ses talons au Championnat, seuls Dani Pedrosa et Valentino Rossi semblent pouvoir y arriver en étant capable de lui tenir tête à la régulière. Disposant de la même machine et (surtout !) exempté de la pression que s’impose Jorge Lorenzo pour récupérer son titre perdu en 2013, l’Espagnol joue se dernière carte cette saison (son contrat avec l’équipe Honda Repsol prenant fin à l’issue de cette saison) et se rend en Argentine comme le légitime challenger de son coéquipier. Contrairement à Jorge Lorenzo, Valentino Rossi ne semble pas souffrir des pneus arrières Bridgestone 2014. En bagarre pour la victoire au Qatar mais malheureusement victime d’un pneu avant (et non arrière…) récalcitrant à Austin, l’Italien s’ajoute à la liste des favoris pour le titre 2014. Il avoue toutefois ne pas encore être en mesure de déterminer si le tracé sera à l’avantage des Yamaha.

Côté Open et Ducati, le circuit de Termas de Rio Hondo sera l’inconnue en tout point. Si Yamaha et Honda ont pu collecter quelques informations la saison dernière, Ducati ne connait pas le circuit. L’avantage du pneu tendre sera donc bénéfique aux essais pour combler une éventuelle différence d’adaptation face aux équipes Factory et Satellites. Pour la course, le pneu tendre ne sera logiquement pas une option. En l’absence de Cal Crutchlow, blessé, Andrea Dovizioso et Andrea Iannone a la lutte pour le podium à Austin pourront remettre le couvert en Amérique du Sud. De son côté, Aleix Espargaro devra montrer que son coup d’éclat au Qatar n’était pas seulement pétard mouillé lié au test la semaine d’avant sur le même circuit. Scott Redding, menaçant sur le terres de Nicky Hayden, durant les qualifications, démontre son potentiel sur la Honda PR. Rappelons que le Britannique devrait obtenir une Honda satellite la saison prochaine, celle de son coéquipier Alvaro Bautista dont le contrat se termine en fin de saison ?

En Moto2, Sito Pons confirmait avant même l’entame de le saison le potentiel de Maverick Viñales par rapport à son coéquipier Luis SalomMaverick Viñales, fort de sa victoire à Austin au bout de sa deuxième course (contre quatre pour Marc Marquez, à titre de comparaison totalement arbitraire), arrive en Argentine second du Championnat derrière Tito Rabat. Contrairement à ce que laissaient entrevoir les tests hivernaux, les deux premières épreuves montrent clairement que la course au titre n’est pas jouée d’avance pour Tito Rabat. Malgré une écrasante victoire au Qatar, sa pole à l’arraché et sa course en demi-teinte à Austin permettent aux challengers de montrer leur potentiel de victoire parmi lesquels on retrouve Johann Zarco, Xavier Simeon ou encore Sandro Cortese, grande menace à Losail avant de se blesser la cheville.

Johann Zarco doit marquer des points aussi bien pour assoir sa place de pilote de pointe de la nouvelle équipe Caterham face à Josh Herrin tourmenté lors deux premières épreuves (à l’origine deux chutes collectives), que pour s’imposer comme l’un des favoris pour le titre. À noter que son coéquipier, blessé à la clavicule lors d’un entrainement Supermoto, sera absent en Argentine. Il manque la pole position de très peu à Austin  (volée dans le dernier tour par Rabat) mais en course, le sort (et la pression) en a décidé autrement. Cette panacée fonctionne tout aussi bien pour son concurrent belge de l’équipe Gresini. En dehors de l’épisode à Losail durant lequel il a été poussé à la faute par Josh Herrin, Xavier Simeon roule fort durant les séances d’essais et en début de course. Sans ses deux erreurs en course, la victoire aurait été plus difficile pour Maverick Viñales. Louis Rossi, victime d’un souci mécanique à Austin, a marqué de très gros points à Losail. La Kalex semble correspondre au pilote Français. Sur un nouveau circuit, Louis Rossi partira sur un pied d’égalité face à ses concurrents.

En Moto3, Jack Miller part légitime favori pour remporter le hat-trick de ce début de saison. Leader du championnat du monde, il réussit à mener la KTM vers la victoire en dépit d’une différence moins nette avec les Honda que lors des saisons précédentes. Jack Miller confie que la KTM reste plus performante sur les phases de freinages. En dépit d’une vitesse de pointe légèrement inférieure à Austin, l’Australien est resté plus incisif qu’Efren Vazquez ou du duo Monlau, Alex Rins et Alex Marquez. Le même phénomène se transpose pour Romano Fenati. Pourvu d’une Honda depuis son arrivée en Moto3, le poulain de l’équipe SKY VR46 a fait des étincelles à Austin sur la KTM et montre que ses coups d’éclat lors de son arrivée en 2012, saison durant laquelle la Honda était compétitive, n’ont pas eu lieu par hasard.

Fort de son expérience sur Honda, Jack Miller mène la KTM vers la victoire. (Photo : Ajo)

Fort de son expérience sur Honda, Jack Miller mène la KTM vers la victoire. (Photo : Ajo)

Sur ce nouveau tracé rapide, la lutte Honda/KTM risque d’être intéressante. Mais il semble qu’en Argentine, seule la capacité d’adaptation permettra aux pilotes de tirer son épingle du jeu.

En attendant demain, un tour en caméra embarquée sur le circuit :

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