Il y a quelques mois nous vous présentions l’évolution d’un jeune pilote français “exilé” en Espagne pour y débuter une carrière de pilote. Ce jeune pilote est Aurel Nyul-Verlaque et ce genre de profil n’est pas sans rappeler celui d’un autre Français qui brille par son aura en Moto3 : Fabio Quatararo.
Pour 2015, Aurel s’engage une nouvelle fois en Championnat Méditerranéen de Vitesse au sein de la Coupe Rieju RS3. Pourtant les tremplins ne manquent pas : Red Bull MotoGP Rookies Cup, Championnat de France Moto3 (Challenge de l’Avenir) ou encore Championnat du Monde Junior Moto3. Mais à 13ans, Aurel, très encadré par son père Bruno, ne souhaite pas franchir les étapes trop rapidement. En leur compagnie, nous revenons sur la saison 2014 et sur leurs objectifs pour 2015.
- Comment s’est terminée la saison 2014 (objectifs, apprentissage, chute, blessure) ?
C’était une sacrée saison sur des superbes circuits. Je me suis régalé. La saison s’est terminée comme elle avait commencé, en montant sur le podium. J’ai beaucoup appris. Mon objectif était d’abord d’apprendre la catégorie. L’apprentissage a été aisé car j’ai bénéficié de la très bonne structure de la Fédération Catalane. Il y a eu quelques épreuves assez compliquée cependant. À Barcelone, je tombe durant la qualification et je termine à l’hôpital. À Alcarras, nous nous sommes percutés dans le dernier virage, il faisait tellement chaud que j’ai même vomi dans mon casque (rires). Au final, j’ai bien progressé et c’est le plus important.
- Fort de cette expérience, je crois savoir que tu continues en Coupe Rieju pour 2015, pourquoi ce choix ?
C’est un tout : le Team FCM m’a clairement fait savoir qu’il voulait me garder dans cette catégorie. J’en suis très fier. Je suis conscient de la chance que j’ai à seulement 13 ans. Tout est pris en charge et c’est un team très professionnel. En 2014, c’était la première année alors il n’y avait pas beaucoup d’inscrits, mais en 2015 il y aura plus de pilotes Espagnols et Européens. Le niveau va encore s’améliorer et moi aussi. Cette saison, j’aurai le modèle 2015 de la RS3 et l’équipe me laisse le modèle 2014 pour m’entrainer, c’est vraiment super. Je vais tout faire pour gagner des courses, je sens que je peux y arriver. Il aurait été trop tôt d’aller en CEV en 2015. Je préfère être prêt avant d’y aller.
- Tu nous confiais bientôt disposer d’une Pre-Moto3, peux-tu nous en dire plus sur cette moto et sur le projet qui l’accompagne ?
Oui, c’est prévu dès que possible, surement en avril. Papa va me trouver une Moriwaki 250cc. Ludo et Yvan Genestrier, les organisateurs de First On Track, m’ont invité sur l’ensemble de leurs journées pistes. C’est une super occasion pour s’habituer à la moto, beaucoup plus puissante que ma Rieju. Je vais travailler avec Julien Pilot et si les chronos sont là il n’est pas impossible que j’aille me frotter aux cadors du CEV dès cette année.
- Tu restes donc en Espagne pour une saison de plus, rien n’a donc changé en France durant 2014 pour rivaliser avec le niveau espagnol ?
On me pose parfois la question mais honnêtement je ne sais pas répondre. La comparaison avec la France est difficile car je suis parti très tôt et je ne connais pas bien. Il y a beaucoup de pilotes très rapides en France et jusqu’à présent ceux que j’ai vu courir en Espagne ont toujours fait de bons résultats. La grosse différence tient, je pense, à l’accès à ce sport dès le plus jeune âge.
- Quel est le programme durant cette longue trêve hivernale pour un jeune pilote comme toi ?
Régime ! (rires). Je fais attention à ce que je mange mais c’est dur. Je suis en pleine croissance alors j’ai tout le temps faim. Au goûter je mange des pâtes. Je fais aussi beaucoup de VTT avec mon club, on s’éclate. Je fais aussi du MotoCross et du SuperMotard. Début Mars nous avons roulé avec la nouvelle moto à Castelloli puis ce week-end, c’est déjà la première course.
- Pourquoi ne pas avoir tenté les sélections Red Bull Rookies Cup ?
Non honnêtement ce n’est pas notre objectif. Je pense même que c’est une perte de temps. On en a parlé avec Mélanie Cazassa (responsable de sa communication, NdR) et au final on préfère rester en Espagne plutôt que d’aller traverser toute l’Europe pour très peu rouler durant un week end. J’exagère un peu bien sur. On a déjà suffisamment à faire en Espagne sans s’éparpiller. Et honnêtement le niveau est beaucoup plus relevé en CEV Moto3. C’est l’objectif à atteindre.
- Niveau budget et encadrement, êtes-vous suivis par la FFM même en étant “exilés” en Espagne ?
Non d’aucune manière. Mais comme on bénéficie du soutien de la fédération catalane on n’a même pas cherché à leur demander un soutien. Cela aurait été même malvenu. Heureusement il y a le Moto-Club du Beausset qui nous aide et les casques Scorpions qui nous offrent des primes en cas de victoire. Mais c’est uniquement pour ma cagnotte.