Ce qu’il faut retenir (Phillip Island Test, J2) : domination de Viñales, carénages Suzuki et Aprilia, nouveaux pneus

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Publié le 16/02/2017 avec Aucun Commentaire

La deuxième journée du test officiel MotoGP s’est achevée sur une nette domination de Maverick Viñales. La nouvelle recrue du team Yamaha MotoGP a dominé la séance moins d’une heure après l’ouverture de la pitlane. Pendant ce temps, Aprilia et Suzuki dévoilaient leur nouveau carénage aérodynamique et Michelin testait de nouvelles gommes.

Que faut-il retenir de cette deuxième journée en Australie ?

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Viñales domine, mais Marquez et la Honda ne sont pas loin

Maverick Viñales ne s’est pas concentré sur un unique temps au tour, mais s’est plutôt penché sur son rythme de course, « Honnêtement, nous avons accompli un excellent travail aujourd’hui, » expliquait-il en fin de journée. « Nous avons fait un bon pas en avant. Je me suis senti à l’aise sur la moto et les pneus offraient beaucoup de grip. Nous avons encore du travail pour déterminer lequel des châssis nous allons choisir. »

Les deux pilotes du team Yamaha MotoGP n’ont pour le moment pas encore fait ce choix. Viñales a travaillé sur le nouveau aujourd’hui qui, justement, offre un meilleur grip. Concernant le carénage, « Nous utilisons l’ancien actuellement, avec lequel je me sens mieux sur ce tracé. Peut-être utiliserons-nous l’ancien sur quelques circuits et le nouveau sur d’autres, » ajoutait Viñales.

Bien que meilleur temps, l’Espagnol soulignait aussi la régularité des Honda, et en particulier celle de Marquez, « Nous sommes meilleurs à l’accélération, mais la Honda est régulière sur l’ensemble d’un tour. Marquez est régulier et nous devons travailler davantage sur ce point. »

Malgré sa régularité, Marc Marquez cherche encore quelque chose. Auteur de 107 tours aujourd’hui, il souffre encore d’un manque de feeling entre la poignée d’accélérateur et la roue arrière, « J’ai réalisé deux longs runs de 15 tours environ, avec des configurations électroniques différentes. Nous disposons de beaucoup d’informations, mais nous manquons encore de quelque chose. Nous sommes là, mais je ne suis pas encore à l’aise à 100%. » Santi Hernandez, son chef mécanicien, est souffrant et c’est peut-être l’une des raisons qui perturbent le Champion du Monde en titre, « C’est lorsqu’une personne s’absente dans l’équipe que vous évaluez son importance. »

Vendredi, Marquez travaillera sur les pneus Michelin, « J’ai essayé le pneu avant aujourd’hui et nous essaierons l’arrière demain, car nous n’avions pas le temps de le faire aujourd’hui. »

Les deux simulations de Marc Marquez ce jeudi.

Les deux simulations de Marc Marquez ce jeudi.

Son coéquipier, Dani Pedrosa, est tombé malade entre mercredi soir et jeudi matin. Il a donc fait l’impasse sur une bonne partie de la séance, « Je n’avais plus de force et mon estomac se portait mal. Je ne me suis pas senti bien avant 14h. J’ai affronté la piste durant l’après-midi. J’ai bouclé quelques tours sans prendre le risque de forcer, car je ne me sentais pas en forme. Je me sens bien mieux qu’hier après-midi et j’espère être en meilleure forme demain. »

Cal Crutchlow, troisième temps ce jeudi, démontre à son tour le potentiel de la direction prise par Honda en ce début d’année 2017, « La journée s’est bien passée. Nous n’avons pas cherché le meilleur temps, mais je pense qu’il aurait été bon. Nous nous sommes focalisés sur des runs plus longs. L’usure des pneus est bonne et, dans l’ensemble, la Honda semble vraiment bonne. »

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Rossi et Lorenzo, légèrement en retrait

Valentino Rossi a terminé la journée au 8e rang, intercalé entre les deux rookies Jonas Folger et Alex Rins. L’Italien signait un meilleur à plus de huit dixièmes de son coéquipier Viñales, « La matinée n’a pas été si mauvaise, » expliquait l’Italien. « Nous avons essayé différents pneus, mais nous nous sommes surtout concentrés sur le rythme. Durant l’après-midi, nous avons réalisé quelques runs plus longs et apporté quelques modifications sur la moto. Cela n’a pas fonctionné et je n’étais pas assez rapide. Nous avons visiblement suivi la mauvaise direction. Je vais donc tenter de comprendre ce qui s’est passé. J’espère que nous pourrons améliorer demain. »

Dans le clan Ducati, Jorge Lorenzo continuait son programme d’essais ce jeudi à Phillip Island. Auteur du 15e temps, le Majorquin parvenait néanmoins à gagner près de cinq dixièmes sur son temps de mercredi. Lorenzo soulignait d’ailleurs être ravi de se rapprocher de ses rivaux, « Nous devons rester positifs. Viñales a progressé davantage et nous avons terminé loin de son meilleur temps. Nous sommes néanmoins plus proches des autres pilotes en comparaison au mercredi, mais je suis encore loin de certains, à l’image de Bautista ou de Dovizioso. Bautista dispose théoriquement d’une moto moins bonne, mais il est parvenu à être plus rapide que moi. Nous devons trouver où gagner du temps pour nous rapprocher de son meilleur chrono. »

Suzuki et Aprilia rejoignent Yamaha dans la course aux ailerons

En réponse à l’interdiction des ailerons externes sans protection, les constructeurs commencent à tester peu à peu de nouveau carénage. Après Yamaha à Sepang et son carénage abritant les ailerons, c’était au tour d’Aprilia et de Suzuki de le faire ce jeudi à Phillip Island.

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Nouveau carénage de l’Aprilia RS-GP. (Photo : Steve English)

Dans le clan Aprilia, Aleix Espargaro s’est chargé de tester ce nouveau carénage aujourd’hui, « Ce n’est pas si mauvais, » confiait Espargaro en fin de journée. « En soufflerie en Italie durant l’hiver, celui-ci donnait de bons résultats. La force appliquée était assez intéressante puisqu’elle ne nous faisait pas perdre à haute vitesse, ce qui est toujours important. Néanmoins, sur ce tracé, ce n’était pas si bien : la moto semble plus lourde à quelques endroits. Ce n’est pas le meilleur endroit pour l’essayer, car ce circuit est particulier. Nous l’essaierons de nouveau au Qatar. » Pour Espargaro dont l’Aprilia RS-GP concède jusqu’à 10km/h sur les autres MotoGP, il est important de ne pas perdre en vitesse de pointe à cause des ailerons.

De son côté, Davide Brivio, Team Manager Suzuki, expliquait, « Nous avons essayé le nouveau carénage pour la première fois en piste. Nous n’avons fait que deux runs, car l’objectif était d’avoir un aperçu et de recueillir des premières données afin d’évaluer son effet. Si cela est le cas, nous aurons un peu de temps avant le Qatar pour le développer davantage. Il est encore trop tôt pour dire si ce carénage en vaut la peine ou non. Cela requiert des tests et une analyse approfondie. »

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Nouveau carénage de la Suzuki GSX-RR. (Photo : Steve English)

Un test pour Michelin aussi

Sur ce tracé connu pour son revêtement atypique, ce test permet à Michelin de valider quelques nouveautés. Depuis jeudi, deux nouveaux pneus avant, offrant une meilleure adhérence, et trois pneus arrière de construction différentes, proposant une meilleure traction ainsi qu’une stabilité accrue, sont proposés. « Cette journée s’est très bien passée de notre côté, » expliquait Piero Taramasso, directeur du programme MotoGP pour Michelin. « Les chronos ont été très bons : Viñales a roulé en 1’28 et beaucoup d’autres ont roulé en 1’29. »

« Concernant l’avant, les résultats sont similaires aux pneus habituels, il n’y a pas d’évolution. En revanche pour l’arrière, la nouvelle carcasse se comporte très bien. Nous focaliserons sur l’arrière demain et nous ferons des runs plus longs. Plus nous disposerons d’informations, mieux ce sera pour nous. Si la structure du pneu se révèle bonne, nous proposerons la même au Qatar, en Argentine et au Texas, avec une gomme différente. »

Pour Ducati, le pneu avant semble être bénéfique, « Nous devons travailler sur la répartition des masses. Habituellement, à Phillip Island nous devons mettre plus de poids à l’avant, mais il semble que nous puissions alléger l’avant avec ce nouveau pneu sans perdre de feeling. » expliquait le chef mécanicien d’Andrea Dovizioso, Alberto Giribuola.

Ce jeudi, Michelin a aussi essayé le nouveau capteur permettant de savoir quel pneu a été choisi par chaque pilote à la sortie de son box. Utilisé par 14 pilotes aujourd’hui, ce capteur fait réponse aux difficultés pour les médias et les spectateurs d’identifier les choix de pneus. Durant un test, il est difficile de le savoir puisque certains pneus en développement ne sont pas clairement identifiables.

Le principe est simple : le capteur émet un signal vers le boitier électronique de la moto. Lorsque la moto franchit une boucle de chronométrage placée sur le tracé (entre 10 et 15 boucles selon le tracé), le boitier transmet le type de pneu en plus des informations habituelles.

À noter qu’à la demande des teams désireux de régler l’électronique pour les départs, les 15 premières minutes de cette deuxième séance furent consacrées à des essais de départ. Plutôt que de perdre du temps inutilement au box en attendant une piste plus chaude, les équipes avaient émis cette requête auprès de la direction de course.

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