La deuxième journée du Grand Prix du Qatar s’est conclue différemment que la première. Si Viñales conserve toujours l’avantage, il a montré sa première faiblesse en chutant en deuxième séance d’essais libres sous les yeux de son coéquipier.
Avant les qualifications, que faut-il retenir ?
Une « grosse erreur »
Maverick Viñales a chuté en deuxième séance sur une piste qui offrait des conditions différentes ; sa première chute sous l’œil des caméras puisque l’Espagnol était déjà parti à la faute durant les essais privés auxquels il avait participé à Sepang en novembre dernier, « C’était une grosse erreur de ma part, j’étais en dehors de la trajectoire et j’ai freiné tard, » explique Viñales. « J’ai négocié le virage et j’ai perdu l’avant. Je suis furieux contre moi-même, car en étant concentré à 100%, je ne devrais pas commettre ce genre de maladresses. »
La pluie qui s’est abattue plus tôt dans la journée n’a pas véritablement bouleversé les plans de l’officiel Yamaha : « Les conditions de la piste n’étaient pas à 100%, » confiait Viñales. « Nous avons bouclé de nombreux tours en 1’55, tandis que beaucoup d’autres étaient en 1’56. Nous pouvons être satisfaits. Je pense que notre moto a un bon niveau, mais nous devons progresser davantage. Il nous faut être plus réguliers et trouver une solution pour préserver les pneus ; c’était désastreux ce vendredi. »
Pour Marc Marquez au micro de nos confrères de Crash.net, relégué à la troisième position vendredi, cette chute du pilote Yamaha fait partie du métier de pilote : « C’est ce que j’ai toujours dit, les chutes font partie de notre travail et c’est une bonne chose de trouver la limite durant les essais. »
Il reste encore du temps
Malgré les conditions, Andrea Iannone est le seul de Viñales et Marquez à avoir amélioré son temps du vendredi ; une progression qui l’a fait bondir du 17e au deuxième rang : « En deuxième séance déjà, nous avons pu améliorer le feeling sur la moto, » déclarait Iannone. « Les choses allaient de mieux en mieux. Nous avons apporté des réglages en rapport avec les données que nous avions rassemblées jusqu’alors, lesquels se sont montrés effectifs. Nous sommes vraiment satisfaits de ce résultat, mais le plus important reste la course. Nous devons encore travailler pour avoir un rythme correct. La moto se comporte bien en pneus softs et j’ai le sentiment que cela va payer. »
De son côté, le Champion du Monde en titre, Marc Marquez, souffrait aussi bien à l’accélération qu’en vitesse de pointe d’autant plus face aux Ducati. Le circuit de Losail offre l’une des plus grandes lignes droites du calendrier (1068m) et Marquez concédait près de 8 km/h sur la Ducati Desmosedici jeudi : « Nous sommes chanceux qu’il n’y ait pas trop de longues lignes droites au calendrier, » expliquait l’Espagnol à la presse vendredi soir. « Ducati est très rapide, nous le savons. Pour moi, ce sont plutôt les petites accélérations qui posent problème. Certes, nous perdons du temps en ligne droite, mais cela n’a rien à voir avec le temps que nous perdons sur les petites accélérations ; un temps qui se compte en dixièmes sur un tour et qu’il est difficile de combler par ailleurs. »
Rester dans la roue de Viñales durant la course ne sera pas une mince affaire selon le pilote Honda : « Il reste encore deux jours pour trouver des solutions. La course est dimanche et nous devons progresser. Nous verrons quelles seront les conditions. Pour le moment, Maverick semble au-dessus du lot et nous devons trouver un moyen de finir sur le podium. »
Pneu soft et entrée de courbe
Valentino Rossi est parvenu à subtiliser la dixième place du classement combiné à son compatriote Danilo Petrucci afin de s’assurer une place en Q2. L’Italien admettait toutefois souffrir encore pour combler l’écart en particulier avec le nouveau pneu avant proposé par Michelin cette saison, « Je souffre toujours avec le nouveau pneu avant, car sa carcasse est un peu trop souple, » se lamentait Rossi. « Durant toute ma carrière, j’ai toujours préféré les pneus durs à l’avant pour avoir plus de stabilité. Nous devons donc progresser avec le soft et essayer de les utiliser d’une meilleure manière. »
Durant l’intersaison, le Transalpin a travaillé d’arrache-pied pour tenter de corriger ce problème, en vain : « Le problème du pneu reste. Contrairement à jeudi, le problème porte désormais sur les entrées de courbe. C’est un peu moins frustrant, car il semble que nous commencions à appréhender le problème d’une autre façon. » Un problème déjà résolu par son coéquipier ? Sur ce point Rossi ajoutait, « Je ne sais pas ce qu’il a compris, mais ce qui est certain est qu’il est capable d’être très rapide. »
Les rookies brillent encore sous les projecteurs
Dans le clan Yamaha, les problèmes dont doit faire face Rossi profitent aux deux nouvelles recrues du team Yamaha Tech3. Depuis jeudi, Jonas Folger et Johann Zarco se sont toujours placés dans le Top 10 entre Viñales et Rossi.
Une performance confirmée vendredi par Johann Zarco qui a conclu la deuxième journée derrière Viñales, Iannone et Marquez, « Je suis vraiment content de notre performance aujourd’hui, » confiait le Français en fin de journée. « Le travail que l’équipe et moi avons accompli a porté ses fruits. Aller directement en Q2 tout en y étant préparé est important pour bien des raisons, mais aussi parce que nous pourrons économiser quelques pneus. »
« Pour être honnête, je n’étais pas pleinement confiant le premier jour en raison des conditions de la piste, bien que ma position ait été positive. »
Le double Champion du Monde Moto2, qui fait ses premiers pas en catégorie reine, s’invitera à la première Q2 de la saison. Il compte bien transformer ce premier résultat avec une place aux avant-postes sur la grille de départ de la première course : « J’ai augmenté ma confiance aujourd’hui et j’ai été relativement chanceux dans les derniers moments de la troisième séance. Alors que j’étais chaussé en pneus softs, j’ai suivi Maverick. J’ai alors beaucoup appris tout en améliorant mon chrono. Nous avons fait du bon travail aujourd’hui et je me concentre désormais sur les qualifications. En outre, je vais aussi me préparer au mieux pour la course, car si je suis fort sur les 22 tours, alors je pourrai conclure le week-end avec le sourire. »
La menace de la pluie
Depuis l’ouverture du Grand Prix du Qatar, la pluie, jusque là tant redoutée, a toujours épargné les séances de chacune des catégories. La pluie s’est pourtant abattue deux fois sur Losail vendredi matin et dans la nuit.
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— MotoGP™ (@MotoGP) March 24, 2017
Si la pluie venait à tomber ce samedi durant la quatrième séance d’essais libres qui précède les qualifications, les pilotes affronteront la piste et tiendront une réunion ensuite pour décider du programme du reste de la journée. Loris Baz confiait jeudi qu’il était important de rouler dans ces conditions, pas uniquement pour se donner une idée de rouler sous les projecteurs, mais surtout pour évaluer l’adhérence de la piste, « Je pense que c’est ce point-là qui sera le plus problématique, » expliquait le Français. « Et je pense que je ne suis pas le seul à le penser. Il faut rouler et nous déciderons ensuite. »
Au sujet du carburant, tous les teams MotoGP ont des restes du dernier test officiel. Selon nos informations, des séances supplémentaires ou plus longues ne poseront pas de problème particulier. En Moto2 et Moto3, il reste davantage de carburant puisque les équipes n’ont que très peu roulé au dernier test en raison de la pluie.
Carénages aérodynamiques (suite)
Comme nous l’expliquions hier, seuls Yamaha et Suzuki ont homologué leur carénage aérodynamique. Honda, Aprilia et Ducati ont encore besoin de temps pour évaluer leur solution qui, pour la plupart, sacrifie la vitesse de pointe ou alourdit la moto.
Honda a étrenné deux versions au dernier test à Losail : « Il y a moins de wheelies, mais la moto est un peu plus lourde, » confiait Marquez à ce sujet. « Je n’aime pas le ressenti que j’ai sur la moto. Nous devons néanmoins continuer à travailler sur ce point, car les ailerons que nous utilisions l’année dernière avaient eux aussi tendance à alourdir la moto. Leurs formes ont ensuite évolué. Nous verrons plus tard dans la saison. »