En marge du GP des Pays-Bas sur le circuit d’Assen avait lieu la 3ème épreuve de la Red Bull MotoGP Rookies Cup. La première course sur le mouillé, la seconde sur une piste séchante, l’épreuve a été difficile jusqu’au samedi après-midi pour Enzo Boulom. Il a ensuite pris la route en direction de Nevers durant la nuit pour participer et remporter la seconde course du Championnat de France FSBK sur le circuit de Magny-Cours.
- Comment s’est passé ce week-end à Assen pour l’épreuve de la Red Bull Rookies Cup ?
Le week-end d’Assen était vraiment compliqué. Je ne connaissais pas le tracé. J’ai eu toutefois une bonne courbe d’évolution lors de la première séance d’essais le jeudi. La première course du vendredi s’est déroulée sous la pluie. Je n’arrivais pas à déterminer s’il y avait de l’adhérence ou non. J’ai pris un mauvais départ, ma bête noire, et je me suis retrouvé dernier au premier virage. Je suis remonté sur le maximum de pilotes tels que Simon Danilo ou encore Darryn Binder avec un beau dépassement à l’extérieur. Malheureusement, je tombe après un gros freinage. Sur l’angle, l’arrière s’est dérobé. Je n’ai pas compris : un côté de pneu encore trop neuf peut-être. La moto a tapé le muret, j’ai tenté de la redémarrer, en vain, et je n’ai pas pu repartir.
La seconde course s’est déroulée sur une piste séchante. Étant donné qu’il est interdit de faire des essais de départ durant les séances libres de Red Bull MotoGP Rookies Cup, j’ai tenté de le faire durant le tour de formation. Je savais que sur le sec j’avais quelque chose à jouer et que je devais résoudre mon problème de départs ratés. Finalement, je cale et je suis obligé de repasser par la pitlane. Je réussis néanmoins à rattraper le groupe durant le tour de chauffe, mais je suis contraint de prendre le départ en dernière position sur la grille. Encore une fois, je rate mon départ. Je tente une freinage un peu trop optimiste au premier virage. Je me faufile dans un trou laissé Hanro Van Rooyen qui ferme la porte au dernier moment, je le percute, il chute. Je reste sur mes roues, mais j’ai perdu le contact avec le groupe. Je suis remonté progressivement sur Lyvann Luchel pour arriver enfin sur le groupe de Simon Danilo. Les temps au tour étaient légèrement moins rapides que durant les essais, mais j’ai commis plusieurs erreurs, dont un gros highside à la dernière chicane qui m’a fait perdre le contact de nouveau. J’ai préféré assurer et ne pas réitérer l’issue de la première course.
- La grosse difficulté que tu rencontres est le départ, un point que tu cherches à travailler ?
Oui, les départs sont vraiment compliqués pour moi sur la KTM. Je vais travailler sur ce point lors des prochaines courses en tentant de faire des départs à chaque fin de séance. Nous ne pouvons en faire qu’un seul en fin de séance qualificative, mais ce n’est pas suffisant pour moi. À titre de comparaison, sur la Honda, j’arrive à gagner plusieurs lignes dès le départ. C’est difficile d’imaginer ne pas réussir la même chose avec la KTM.
- La KTM est équipée d’une aide électronique au départ, l’utilises-tu ?
La KTM est équipée d’une aide permettant d’ouvrir les gaz à grand et de conserver un régime moteur autour de 12000 tours/min afin qu’il y ait le maximum de couple possible. La gestion de l’embrayage est laissée au pilote. Si tu lâches l’embrayage trop vite, c’est une catastrophe.
- Que te manques-t’il sur la KTM (par rapport à la Honda) pour faire de meilleurs départs ?
Ce problème vient de moi uniquement. Il faut simplement que je m’entraine avec la KTM. L’embrayage est beaucoup moins progressif que sur la Honda : soit tu fais trop cirer et tu n’avances pas, soit pas assez et à ce moment-là tu cales. C’est en faisant des essais que je vais y arriver.
- Après la course du samedi, tu as pris la route pour te rendre à Magny-Cours afin de participer à l’épreuve du Championnat de France FSBK, comment s’est passée cette course ?
Nous sommes arrivés à 6h du matin devant le portail du circuit de Magny-Cours. J’ai participé au warm-up sur une Moto3 complète provenant de Geo-Technology et remontée par les soins de Martial Garcia (MG Compétition), mais il avait plu durant toute la nuit précédente. La piste était donc glissante. Nous pouvions mettre les pneus slicks. Je suis resté en pneus pluie et je n’ai pu réaliser que 4 tours durant lesquels j’ai pu réaliser le meilleur temps.
Puisque je n’ai pas pris part aux qualifications, je suis parti dernier sur la grille de départ. Je réalise un très bon départ en passant plusieurs lignes. Au premier virage, j’ai réalisé un premier dépassement extérieur et j’ai terminé le premier tour à la 4ème position. Je passe ensuite en tête de la course. J’ai tenté de faire le trou sur mes poursuivants, mais sur les bouts droits, Hugo Casadesus et Renald Castillon-Gioanni remontaient facilement. J’ai pris la décision de les laisser partir devant. Je suis remonté progressivement. Renald et moi nous sommes échappés devant Casadesus. J’ai réussi un dépassement à la fin du dernier tour et j’ai remporté la course.
- Sans remettre en cause ce résultat, comment expliques-tu le fait de gagner une course si aisément ?
Je pense que le gros problème du Championnat vient du fait qu’il n’y a pas beaucoup pilotes qui tirent les temps vers le haut. Tant qu’il n’y a pas quelqu’un qui puisse rivaliser facilement avec Hugo ou Renald, le chronos restent figés comment une étape infranchissable pour beaucoup. Lors de la première course, les temps tournaient autour de 1’55. Durant la course du dimanche, je roulais déjà en 1’52.
J’ai pris beaucoup de plaisir à Magny-Cours. Cette course m’a permis de me remettre les idées en place après un week-end difficile à Assen durant lequel je n’arrivais pas à comprendre ce qui m’arrivait.
- Nouveau tracé au Sachsenring encore une fois, comment appréhendes-tu cette épreuve ?
Je pense que ça ne pourra pas être pire qu’à Assen. Je ferai le maximum en faisant quelques tours de piste avant les premiers essais et en regardant les vidéos des courses dans saisons précédentes. Il faut que je travaille sur la gestion de la pression. Pour la course du FSBK à Magny-Cours, je suis arrivé beaucoup moins stressé et j’ai pris du plaisir sur la moto. Durant les weekend de la Red Bull MotoGP Rookies Cup, il faut que j’apprenne à mieux comprendre la moto et à me déstresser. Ce n’est pas évident quand on ne connait pas les tracés. De même, n’ayant pas de moto d’entrainement, je ne fais aucun roulage entre chaque épreuve.