Entre samedi et aujourd’hui, beaucoup d’événements sont venus perturber le déroulement du Grand Prix d’Argentine, en particulier en catégorie MotoGP. Après l’incident de Scott Redding, Michelin a d’abord décidé de jouer la carte de la sécurité en retirant et le pneu médium et le pneu dur de l’allocation. En contrepartie, Michelin décide de proposer un pneu spécial ‘safety’ obligatoire.
Michelin, la Direction de Course et procédure de départ
Seulement, c’était sans compter sur l’arrivée de la pluie cette nuit. La séance d’essais libres prévue ce matin a donc été annulée, d’un parce que la piste était sèche et de deux, parce que les équipes n’avaient tout simplement pas assez de carburant pour une séance supplémentaire.
Ainsi, c’est sur une piste séchante que le warm up MotoGP s’est tenu. Mais, nouveau rebondissement, après plusieurs coups d’essai, la Direction de Course décide d’appliquer la procédure de départ suivante, selon les conditions de piste :
Si le départ est donné sur le sec :
- La course comptera 20 tours (flag-to-flag) avec un arrêt au stand obligatoire entre les tours 9 et 11.
- S’il vient à pleuvoir pendant la course, la Direction de Course évaluera la dangerosité de la situation et décidera d’interrompre la course sur drapeau rouge
- Les équipes auront 15 minutes entre la levée du drapeau rouge et l’ouverture de la pitlane pour faire leurs réglages.
- La deuxième course comptera 10 tours et les positions sur la grille seront décidées selon les positions au classement avant le drapeau rouge.
Si le départ est donné sur le mouillé :
- Les pilotes pourront changer de machines à partir de la fin de leur 9e tour,
- Si la course est interrompue après plus de 13 tours, la course sera terminée et le classement sera définitif.
À noter qu’il n’y a pas de pneus intermédiaires puisque celui-ci partage la même base que le pneu qui a posé problème hier.
Et c’est justement la première option qui est mise en application au départ de la course. Les pilotes peuvent ainsi utiliser le médium ou le dur, pourtant retiré hier soir de l’allocation, mais ils devront obligatoirement passer par leur box pour changer de machine.
Cette histoire n’est pas sans rappeler le Grand Prix d’Australie 2013. Bridgestone n’avait pas évalué le nouveau revêtement du circuit de Phillip Island. Ainsi les pneus étaient tout simplement détruits après 10 tours. Pour parer ce problème, la Direction de Course avait donc imposé une course flag-to-flag pour obliger les pilotes à changer de moto (et de pneus). Marc Marquez en avait d’ailleurs payé le prix cher, puisqu’il ne s’était pas arrêté et avait été disqualifié sur drapeau noir.
Deux motos, deux courses différentes
Le meilleur départ de cette course atypique est réalisé par Jorge Lorenzo qui vire en tête au premier virage devant son coéquipier Valentino Rossi. Mais Andrea Dovizioso profite de la puissance de la D16 GP pour prendre le commandement de la course devant Rossi, Marquez et Viñales. Andrea Iannone complète le Top 5 après avoir manqué de percuter Marquer, alors que Lorenzo se retrouve relégué en 6e position à l’entame du deuxième tour.
Dovizioso, Rossi et Marquez creusent rapidement l’écart sur la Suzuki de Viñales et la Ducati de Iannone. Lorenzo peine à suivre le rythme du duo de la 4e place et compte déjà 2.1 secondes sur Dovizioso. Jack Miller en profite pour doubler le Majorquin qui se retrouve en 7e position, mais l’Australien part à la faute. Après trois tours parcourus, Loris Baz complète le Top 10 et profite de la chute de Miller pour remonter en 7e position en bagarre avec son coéquipier Hector Barbera.
Marquez se hisse en tête à 17 tours de l’arrivée. Rossi en profite pour suivre l’Espagnol et prendre l’ascendant sur la Ducati. Derrière, Lorenzo souffre à maintenir le rythme. Le Champion en titre part à la faute et est contraint à l’abandon. Marquez et Rossi se retrouvent seul en tête à l’avantage du pilote Honda.
Après neuf tours parcourus, les pilotes peuvent (et doivent) changer de machine. Alors que les deux leaders choisissent de faire un tour de plus, la majeure partie du plateau change de moto.
Rossi et Marquez s’arrêtent au 10e tour. Les deux pilotes exécutent une parfaite chorégraphie pour changer de machine. Ils sortent dans le même ordre que lequel ils sont entrés. Marquez retrouve la tête de la course devant Rabat (qui attendra le tour suivant pour s’arrêter), Rossi, Viñales et Dovizioso. Iannone complète toujours le Top 5 devant Pedrosa, Redding et Barbera. Baz a rétrogradé en 10e position.
Rossi, légèrement gêné par Rabat, perd le contact sur son rival Honda. L’Italien compte alors près de 5 secondes à huit tours de l’arrivée et moins d’une seconde d’avance sur la Suzuki de Viñales et le duo Ducati officiel.
Viñales se place dans le sillage de Rossi, mais en tentant de suivre le rythme, l’Espagnol part à la faute laissant Iannone et Dovizioso mettre la pression sur la Yamaha. Alors que Rossi renonce au podium, Iannone, sur un freinage un peu trop optimiste chute entrainant son coéquipier avec lui.
Rossi termine finalement second derrière Marquez. Pedrosa récupère la dernière place sur le podium. Laverty termine premier pilote satellite en 4e position devant Barbera, Pol Espargaro et Bradl qui place la première Aprilia dans le Top 10.
Classement
Pos. | Pilote | Moto | Temps/Ecart |
---|---|---|---|
1 | Marc MARQUEZ | Honda | 34’13.628 |
2 | Valentino ROSSI | Yamaha | +7.679 |
3 | Dani PEDROSA | Honda | +28.100 |
4 | Eugene LAVERTY | Ducati | +36.542 |
5 | Hector BARBERA | Ducati | +36.711 |
6 | Pol ESPARGARO | Yamaha | +37.245 |
7 | Stefan BRADL | Aprilia | +41.353 |
8 | Bradley SMITH | Yamaha | +50.709 |
9 | Tito RABAT | Honda | +50.983 |
10 | Alvaro BAUTISTA | Aprilia | +1’01.388 |
11 | Aleix ESPARGARO | Suzuki | +1’08.868 |
12 | Michele PIRRO | Ducati | +1’18.987 |
13 | Andrea DOVIZIOSO | Ducati | +1’33.419 |