La deuxième épreuve du Championnat du Monde Supersport n’a jamais été si proche : ce week-end, elle aura lieu sur le circuit d’Aragón en Espagne. À cette occasion, le Français Jules Cluzel (MV Agusta RC – Yakhnich Motorsport) s’annonce comme le grand favori après son exploit lors de la première course à Phillip Island. Auteur d’une prestation impressionnante lors d’un sprint de 5 tours après interruption par drapeau rouge, il y raflait la première victoire de la saison, et s’offrait par conséquent la tête du Championnat.
Pour Aragon, le pilote de Montluçon insiste sur un point précis : la fiabilité. Car derrière l’exploit australien se cachait un week-end de soucis techniques sur lesquels il espère avoir tiré un trait.
Propos recueillis par : Line.
-
- Peux-tu nous faire un bref retour sur ta superbe course de Phillip Island le mois dernier ?
Comme on a pu le voir, ça s’est super bien passé (rires), bien mieux que ce que j’avais prévu dans la mesure où on a enchaîné les galères pendant les tests, et même jusqu’au warm-up où j’ai réussi à être 3ème. J’ai alors amélioré considérablement mon meilleur temps des essais, ce qui était déjà vraiment encourageant. En course, on a eu ‘de la chance’, si je puis dire, avec le drapeau rouge qui m’a permis de repartir depuis la 5ème place, tout proche des leaders, et de pouvoir jouer la gagne lors du deuxième départ pour 5 tours. C’était donc beaucoup de chance, mais également une course parfaite dans le sens où je n’ai eu aucun soucis, où j’ai pu effectuer les dépassements que je voulais, et où j’ai empoché la victoire.
- Tu arrives à Aragón en étant leader du Championnat du Monde. Est-ce que cela te met une certaine pression ?
Honnêtement, non, car pour nous cette première course était un véritable bonus. À aucun moment on n’avait espéré un tel résultat après autant de galères, et en plus de ça, mes principaux rivaux, Michael Van Der Mark et Kenan Sofuoglu, n’ont marqué aucun point ! Donc on aborde ce nouveau week-end avec bien sûr la volonté de bien faire, mais mon expérience m’a appris que de se mettre la pression n’est vraiment pas la clé du succès… On va simplement essayer d’avoir le moins de problèmes techniques possible, et je pense que la performance suivra sans problème.
- Tu ne t’attends donc pas forcément à réitérer ton exploit ?
Si, je pense que ce sera possible, ce sera même sûrement plus probable que lors de la première course ! Mais bon je ne peux pas trop m’avancer, on va bien voir, en attendant on a réussi à résoudre un des principaux soucis que l’on avait sur la moto, donc en termes de fiabilité, on sera mieux. Pour ce qui est de la performance, je pense qu’elle est présente et qu’on est en mesure de jouer la gagne.
- Il s’est passé plus d’un mois complet depuis la première épreuve australienne, comment t’es tu préparé pour Aragón pendant ce temps ?
L’équipe a collecté de nombreuses données lors de la première course à Phillip Island, ce qui nous a permis de réellement identifier nos problèmes majeurs, et de réfléchir à comment les régler efficacement. Je pense qu’on doit travailler encore un peu plus sur la performance pure, mais aussi sur le châssis et la suspension, ce qu’on a commencé à faire en allant rouler pendant 3 jours sur un petit circuit en Italie. Les conditions n’étaient pas les meilleures, puisqu’il s’agissait d’une petite piste peu connue, et les journées étaient ouvertes aux amateurs, donc on n’a pas pu énormément avancer. Mais le principal a été traité, et la fiabilité sera au rendez-vous à Aragón, ce qui était pour nous le plus important.
- Comment as-tu vécu le fait de retourner en catégorie Supersport pour cette saison 2014, après avoir effectué toute la saison 2013 en Superbike ?
Bien. L’objectif était de retourner en Supersport pour jouer le titre, et c’est plutôt bien parti même si la saison est longue. C’est une stratégie réfléchie, et j’espère qu’elle va fonctionner. Mon but est d’être Champion cette année, et si j’y parviens, je pense que cela m’apportera beaucoup plus que de jouer des Top 5 en Superbike.
- Ton expérience dans la catégorie supérieure t’est-elle utile aujourd’hui ?
Bien sûr, c’est une expérience supplémentaire et sur une machine beaucoup plus puissante ! Qui plus est, je pense avoir réalisé une assez bonne saison en Superbike, dont je n’ai pas à rougir, et où j’ai appris beaucoup. Maintenant, je pense que sur une moto un peu plus petite, plus légère et un peu moins puissante comme celle que je pilote en Supersport, il y a un petit ‘plus’. J’ai très peu fait de tours depuis le début de la saison sur cette nouvelle machine, et je me mets plus facilement dans le rythme une fois en course, avec les autres, en les regardant rouler… À Phillip Island, ça m’a paru beaucoup plus simple en course que pendant les tests, alors je ne peux qu’espérer retrouver les mêmes sensations à Aragon.
-
Merci infiniment à Jules Cluzel pour sa gentillesse, sa réactivité et pour avoir répondu à toutes nos questions. Retrouvez-le sur sa page Facebook et son compte Twitter !