Le rendez-vous des futurs Champions Français à Alès

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Publié le 12/08/2013 avec Aucun Commentaire

Les 6, 7 et 8 Août derniers, La Fédération Française de Motocyclisme organisait, conjointement au CIP d’Alain Bronec, trois journées de roulage privées sur le circuit du Pôle Mécanique d’Alès, dans le Gard. Un événement que la FFM a à coeur de réitérer chaque année, dans l’espoir de détecter de nouveaux talents Français, mais également de regrouper ceux qu’elle a contribué à lancer par le passé.

Ainsi, la première journée était consacrée à la détection : une quarantaine de jeunes âgés de 7 à 14 ans ont pu rouler sous les yeux de Jacques Bolle, Président de la FFM, ainsi que d’autres hauts responsables de la Fédération, d’Alain Bronec, et de Christian Sarron chargé de l’encadrement.

Les deux journées suivantes ont pris la forme d’un stage de regroupement des pilotes de vitesse Français confirmés, évoluant dans différents championnats Français et Européens, et ont réunis plus de 60 pilotes. C’est à l’une d’entre elle que nous avons pu assister, invités par le CIP afin d’observer les espoirs de demain. Parmi eux, plusieurs représentants du Championnat de France avec notamment Thibaut Gourin, Morgan Berchet et Hugo Clere pour le Trophée Pirelli 600, qui ont eu l’occasion d’essayer la Moto2 du CIP, tout comme Mathieu Marchal, qui évolue lui en Championnat Européen Superstock600, ou Valentin Debise, en Championnat de France Supersport. Une découverte pour certains d’entre eux qui, dans leurs championnats respectifs, ne travaillent pas forcément avec la télémétrie. Autre illustre Français à avoir pu emprunter le guidon de cette Moto2, Florian Marino, actuellement en catégorie Supersport en Championnat du Monde WSBK. était également présent à Alès et a fait de très bons chronos sur la machine du CIP.

Après avoir essayé la Moto2 du CIP, Mathieu Marchal débriefe avec l'ingénieur en télémétrie. (Photo : ©OffBikes)

Après avoir essayé la Moto2 du CIP, Mathieu Marchal débriefe avec l’ingénieur en télémétrie. (Photo : ©OffBikes)

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Avec leurs propres machines, Robin Anne et Guillaume Raymond, tous deux en European Junior Cup cette année, sont également venus prendre part à l’événement afin de participer à sa convivialité et de profiter d’un roulage supplémentaire, encadré qui plus est par la Fédération. Ainsi, Robin nous confie : « L’avantage de ces journées pour des pilotes comme Guillaume et moi, c’est qu’elles nous permettent d’accumuler beaucoup de roulage, une session de 20 minutes toutes les heures pendant deux jours, ce n’est pas négligeable ! Pour ma part, je suis très satisfait car j’ai pu rouler sur le mouillé mercredi, et ça m’a fait du bien en termes de confiance. En plus, j’ai plutôt bien roulé ! Aujourd’hui (Jeudi, NdR) la piste est sèche, j’ai fait des bons chronos, je ne suis pas tombé et je n’ai rien cassé, donc que du positif. Et puis pour les autres pilotes, c’est un bon concept : ils peuvent essayer des motos proches de celles des Grand Prix, et c’est une expérience importante. »

Pour ce qui est de la Moto3, les pilotes à fort potentiel étaient également nombreux à être présents, et parmi eux les deux anciens coéquipiers en Championnat de France, Jules Danilo et Hugo Casadesus, aujourd’hui tous deux en CEV. Venus pour rouler avec leurs propres machines, ils semblaient également satisfaits de leur passage à Alès. « Ces deux journées organisées par la FFM ont été très bénéfique pour moi, » déclare Hugo, « malgré ce long Mercredi sous la pluie. Cela m’a donné l’occasion de m’entraîner sur le mouillé et sur le sec, en réalisant des chronos très corrects dans les deux conditions. Pour moi qui n’ai pas eu l’occasion d’essayer la Moto3 du Challenge de l’Avenir, dans la mesure où je participe déjà au CEV toute l’année sur une Moto3, ces deux jours étaient de simples tests, mais de très bonne qualité car les conditions de roulage sont excellentes – seulement des pilotes confirmés sur la piste, peu de trafic, et beaucoup de temps en piste. Quant au concept, je trouve que c’est une bonne initiative de la part de la Fédération que de donner la chance à de jeunes pilotes de catégories différentes (PréMoto3, Pré-GP125 et autres, NdR) d’essayer une véritable moto de course et de pouvoir découvrir de nouvelles sensations ainsi que d’acquérir de l’expérience dans un championnat aussi relevé que le CEV s’il sont sélectionnés pour rejoindre l’Equipe de France. »

Accompagné de son frère Simon, qui a effectué au mois de Juillet un stage de mécanique au sein du CIP, et prépare son retour à la compétition en profitant également de ces journée, Jules Danilo a lui aussi profité de cette opportunité pour peaufiner sa préparation aux deux futures manches du Championnat du Monde Moto3, Indianapolis en tant que remplaçant de Danny Webb, et Brno à laquelle il participera en tant que WildCard au sein du Team Marc VDS. « Je suis satisfait car en ayant eu une seule séance sur le sec, je suis quand même en 1’19.2, mais je suis frustré car malheureusement la moto a connu une panne ensuite, et je n’ai pas pu améliorer alors que je voulais battre mon chrono en 1’18.2 effectué avec la Honda… » admet Jules, un peu déçu. « Mais ça reste du roulage et il en faut. Après, même si je ne suis plus concerné, je pense que ces journées de détection sont un bon système, mais si d’après moi, il en faudrait plus dans l’année. »

Hugo Casadesus, Jules Danilo et Guillaume Raymond échangent leurs impressions sur la piste. (Photo : ©OffBikes)

Hugo Casadesus, Jules Danilo et Guillaume Raymond échangent leurs impressions sur la piste. (Photo : ©OffBikes)

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Simon Danilo
, quant à lui, effectue très rapidement de très bon chrono sur sa Moto3, et ce malgré sa condition physique encore précaire. « Je vais beaucoup mieux ! » nous rassure-t-il. « Je continue à bosser à fond mon physique, même si j’ai encore du mal à enchaîner beaucoup de tours sur la moto. Hier, j’ai fait 8 tours chronos dans un run de 10 tours, mon plus long. Pour l’instant, j’ai encore des plaques métalliques dans le dos, alors revenir à la compétition est un peu compliqué, mais je ne devrais plus tarder à les faire rertirer. Une chose est sûre, c’est que l’année prochaine, je participerai à nouveau à la Red Bull Rookies Cup ! » Une bonne nouvelle pour le jeune pilote, qui avait démontré son très fort potentiel dans ce même Championnat l’année passée.

Simon Danilo retrouve le chemin de la compétition progressivement, en commençant par Alès. (Photo : ©OffBikes)

Simon Danilo retrouve le chemin de la compétition progressivement, en commençant par Alès. (Photo : ©OffBikes)

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Alan Techer
, actuellement pilote Moto3 en Championnat du Monde cette année au sein du Team officiel du CIP, était également sur place pour encadrer certains roulages et rappelait qu’il était lui même passé par ces journées quelques années auparavant. Un exemple à suivre, selon Alain Bronec.

Un système loué de toute part, donc. Cependant, une question demeure : si l’initiative est honorable, que ce soit sur le plan du regroupement des pilotes Français confirmé ou sur celui d’offrir des journées de roulages sur des motos de course à de jeunes pilotes, peut-on tout de même douter de leur dimension de détection ?
Car en effet, nul besoin de rappeler que la compétition moto est un sport extrêmement cher et que, comme toute équipe professionnelle, l’Equipe de France Moto3 d’Alain Bronec en CEV demande des frais d’entrée élevés. Quid alors des pilotes talentueux mais aux moyens limités ? Sont-il favorisés après cette étape de détection, et ce malgré leur manque d’apport pécunier ? Ou l’argent est-il une fois de plus le nerf de la guerre ?

Une question que nous n’hésiterons pas à poser à Monsieur Bronec ainsi qu’à Monsieur Bolle dès notre prochaine rencontre. Nous les remercions au passage pour leur accueil chaleureux lors de cette journée très enrichissante, ainsi que les pilotes qui nous ont fait le plaisir de répondre à nos questions.

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