Depuis le Grand Prix d’Allemagne, Yamaha, Honda et Ducati ont pour obligation de geler le développement de lors logiciel électronique MotoGP pour commencer à s’accorder autour d’un logiciel unique, « Ce sera le logiciel utilisé à partir de la saison 2016 et la distinction entre pilotes Open et pilotes Factory n’existera plus. », précise Corrado Cecchinelli, Directeur de la Technologie MotoGP. Si la distinction pilotes Open et pilotes Factory n’existera plus en 2016, elle n’existera plus non plus pour les pneus ou les autres concessions. Aujourd’hui, cette distinction existe, en particulier pour le logiciel : d’un côté, il y a le logiciel Open disponible pour tous les pilotes même les pilotes Factory (aucun ne l’utilise), de l’autre, les pilotes Factory utilisent le logiciel propriétaire de leur constructeur.
« Le premier objectif du logiciel unifié est de réduire les coûts, car c’est un domaine où les constructeurs dépensent beaucoup d’argent. C’est évidemment un domaine où l’argent peut faire la différence. », continue Corrado Cecchinelli. Outre l’aspect financier, l’objectif de ce logiciel est celui de réduire les écarts entre les constructeurs, « Je vois le logiciel unifié comme quelque chose de peut-être moins bon que le meilleur, mais beaucoup mieux que le plus mauvais. Pour le moment, il n’y a rien qui nous pousserait à nous abstraire de cette solution. » D’un point de vue beaucoup plus technique, Marco Venturi, responsable sport Magneti Marelli à qui le développement des logiciels Open et unifié est confié, déclare « Le challenge principal est d’obtenir la meilleure fiabilité et les meilleures performances possibles sous n’importe quelles conditions peu importe la moto. Le second challenge est la création d’un système aussi sûr que possible. »
Une partie visible des entrailles électroniques d’une des deux Ducati Pramac (GP14.1).
Dorénavant, Ducati, Yamaha et Honda, présents en 2014 lors de la création de ce règlement, devront partager leurs connaissances et leurs opinions afin de faire des propositions d’évolution. Si les propositions ne sont pas acceptées à l’unanimité, elles ne seront pas ajoutées au logiciel. Dans le cas contraire, elles seront intégrées au logiciel dans un délai plus ou moins court selon les contraintes techniques associées.
Magneti Marelli s’occupera de mettre en application les propositions décidées par les constructeurs, « Nous décidons les points que nous souhaitons ajouter au logiciel et les ingénieurs Magneti Marelli s’occupent de les implémenter. », explique Cecchinelli. Il est à préciser que le logiciel unifié n’est pas une simple mise à jour du logiciel Open actuel, « Le logiciel passera d’un système alpha-n, basé sur la position des gaz et les tours/minutes, à un système sur lequel tout sera traduit sous la notion de force par rapport à un point (moment, ou torque en anglais, NdR), de l’action du pilote jusqu’à la roue arrière tout en tenant compte de châssis et du moteur », confie Venturi.
Aujourd’hui le logiciel unifié a déjà été livré aux équipes usines, « Aux alentours d’avril, nous avons livré la première partie du logiciel unifié concernant les aspects moteurs. À la mi-juin, nous avons livré la deuxième partie du logiciel unifié qui comporte la gestion du châssis. » déclare Cecchinelli. « Les usines testeront cette version selon leur procédure interne. On peut dire que cette première version est née et sous évaluation en ce moment. », continue Venturi. Quelques détails restent néanmoins à régler par les constructeurs en particulier sur le nombre de capteurs autorisés, « Je sais que des discussions sont en cours pour limiter le nombre de capteurs. Aujourd’hui, nous pouvons en dénombre environ 26, capteurs de distribution pneumatique inclus, auxquels s’ajoutent les capteurs internes du boitier (accéléromètres, gyroscopes, température, voltage). ».
Du côté des pilotes MotoGP, « Le gel ne changera pas notre stratégie. », déclarait Valentino Rossi en conférence de presse précédant le Grand d’Allemagne, « Tout le monde est curieux de savoir ce qu’il va se passer d’ici la saison prochaine. Je pense que nous devrons attendre le test à Valencia pour en savoir plus. Pour cette fin de saison rien ne changera pour nous. » D’ici là, le logiciel sera testé par les pilotes d’essai de chacun des constructeurs.
Pour Valentino Rossi, le gel ne changera pas la stratégie de l’équipe Yamaha pour le reste de la saison.
