Avec deux victoires en catégorie Open pour terminer à seulement cinq points d’Hector Barbera au classement à la mi-saison, Loris Baz, jeune rookie du MotoGP, se place en position idéale pour jouer le titre en fin de saison. Pourtant, le Français ne pensait pas être en mesure d’arriver à de tels résultats si rapidement. Loris Baz dresse le bilan de sa première partie de saison. Il explique ses objectifs pour la fin de saison de saison tout en faisant abstraction des histoires qui circulent autour de l’équipe Forward.
- Loris, tu es 2e Open au classement provisoire après le Grand Prix d’Allemagne, quel bilan dresses-tu à ce stade de la saison ?
Mon bilan à la mi-saison est satisfaisant. Avant même le début de saison, nous nous n’attendions pas à nous battre pour le titre Open en remportant deux courses dans cette catégorie. Néanmoins, contrairement à la saison dernière, les Open jouent un peu plus en bas de classement. Cela vient de plusieurs raisons, en particulier du niveau qui est très relevé et ça tout le monde le confirme. Suzuki est aux avant-postes, toutes les Ducati sont rapides et toutes les Open sont rapides. De mon côté, je me concentre sur le classement Open qui a beaucoup de sens aussi bien pour moi que pour l’équipe.
Ce qui est satisfaisant, c’est que nous avons progressé à chaque sortie hormis peut-être au Sachsenring et à Jerez où ça a été plus compliqué. Il y a eu deux moments clés, en Argentine et en France, qui m’ont permis de comprendre que je pouvais lutter aux avant-postes et à l’issue desquels nous avons fait un gros pas en avant, notamment sur les réglages.
- Bien qu’en constante progression au fur et à mesure des courses, penses-tu qu’il y ait quelques points sur lesquels tu doives encore travailler ?
Il y a encore beaucoup de points sur lesquels nous devons encore travailler. Il faut que nous améliorions l’électronique de la moto ou que nous trouvions un réglage châssis qui nous permettrait de faire un pas en avant supplémentaire. C’est une moto très pointue et dès que nous sortons un peu des réglages habituels, la moto ne va plus. Il faut peut-être que nous trouvions une base de réglages plus rapide. Il nous faut encore réaliser un pas en avant pour être d’autant plus compétitifs.
- En analysant tes résultats, as-tu revu des objectifs ?
Mes objectifs ont été revus à la hausse à partir du moment où j’ai gagné ma première course Open. Déjà en Argentine, je me battais pour la victoire alors que je pensais en être capable qu’à la mi-saison. Dès lors, je me suis fixé l’objectif de gagner une course le plus vite possible et j’ai réussi à le faire. En regardant le classement à la mi-saison, je ne suis pas loin même si Hector a repris des points au Sachsenring. Toutefois, c’est un Championnat où les choses peuvent changer très vite à l’image de Stefan qui a marqué 8 points sur une seule course. L’objectif sera de marquer le plus de points possible et de gagner le plus de course pour qu’en fin de saison je n’aie rien à regretter. Face à tant de pilotes rapides, remporter ce titre Open aurait beaucoup de signification.
- En ce début de saison, en plus de l’appréhension de la moto, tu as dû apprendre de nouveaux tracés. En cette deuxième partie de saison, tu vas retrouver des tracés que tu apprécies notamment Silverstone (deux victoires en WorldSBK), est-ce un avantage ?
Sur cette première partie de saison, il y avait de circuits que je ne connaissais pas comme l’Argentine ou Austin. Il a Le Mans que je connaissais pour y avoir roulé au Bol d’Or. Il y a eu néanmoins beaucoup de tracés sur lesquels j’ai pu être rapide tout en améliorant mon style de pilotage. Après la trêve, il y aura beaucoup de circuits que j’apprécie tels que Brno, Silverstone ou Misano. Cela va nous permettre d’être à l’aise aussitôt et de bien travailler sur les réglages de la moto.
- Le calendrier MotoGP impose beaucoup de déplacements comparés au calendrier WorldSBK, t’es-tu imposé une préparation stricte ?
Je me suis bien entrainé en début de saison. Nous avons dû adapter la moto à ma taille et en fonction des circuits et de ma position sur la moto, on est plus relâché et on se fatigue beaucoup moins. J’ai beaucoup travaillé autour de mon renforcement musculaire et du cardio afin d’être prêt pour ces motos qui sont plus exigeantes qu’une Superbike par leur rigidité, par la puissance de freins ou encore par la durée des courses qui sont plus longues. J’ai pris une semaine de repos et je vais recommencer mon entraînement à partir de lundi. Il faut vraiment être prêt pour la deuxième partie de saison et les déplacements outre-mer. Comme je le dis, je ne veux rien regretter, donc je mets toutes les chances de mon côté.
- Giovanni Cuzari, propriétaire de l’équipe Forward, a été récemment arrêté, appréhendes-tu la suite des événements ?
J’essaie de ne pas y penser et de rester neutre et de profiter de ma semaine de repos. Lors des deux semaines d’entrainement, je vais tout faire comme si rien ne s’était passé. Pour être tout à fait honnête, je ne sais pas plus de choses que ce qu’il se dit sur les médias. Je n’ai aucune idée de ce qu’il peut se passer. Plus nous approcherons d’Indianapolis, plus j’y penserai. Je suis persuadé que nous trouverons une solution pour que la saison se termine.
- Commences-tu à penser à 2016 ?
Avec ce qu’il se passe actuellement, ça retarde un peu puisque mon objectif principal est de rester avec l’équipe Forward pour 2016. Toutefois, j’espère qu’avec la saison que j’effectue qui est plus que correcte et le travail que je réalise jusqu’à présent, je serai en mesure d’obtenir une bonne moto la saison prochaine.
- Gardes-tu un oeil sur ce qu’il se passe en WorldSBK cette saison avec notamment la domination de Jonathan Rea qui évolue dans ton ancienne équipe ?
C’est un Championnat que j’adore et sur lequel je me suis régalé. Je connais beaucoup de monde. Je regarde quasiment toutes les courses de toutes les catégories. Je n’en ai pas manqué beaucoup. C’est un plaisir de voir mon ancienne équipe, mon ancien chef mécanicien aux avant-postes. Ce sont des personnes qui méritent vraiment. Ce n’était pas facile à mon arrivée dans l’équipe après l’accident de Joan. Nous avons bouclé trois saisons de progression et je suis parti au moment où je commençais à me battre pour le titre. Au moment où j’ai connu le nom du pilote qui me remplaçait, je savais que ça allait être leur année. C’est un pilote qui a toujours fait de grandes choses sur des motos moins compétitives. De là, à gagner autant de courses, je ne l’aurais pas imaginé.