La saison dernière, nous avons suivi l’évolution de Loris Cresson, jeune pilote belge évoluant en CEV Moto3 (voir ici et là). L’épreuve du CEV le week-end dernier sur le circuit d’Albacete marquait l’entame de la deuxième partie de saison. L’occasion pour Loris de faire le bilan d’un début de saison compliquée (changement d’équipe avant l’épreuve au Mans) et de revenir sur ses objectifs pour les épreuves à venir au sein de l’équipe KRP sur une Moto3 FTR/KTM.
- Durant l’intersaison, tu as intégré l’équipe Larresport sur une FTR/Honda. Après la première course, tu as rejoint l’équipe KRP, peux-tu nous expliquer les raisons de ce parcours ?
Les premiers essais hivernaux ne se sont pas très bien passés. L’équipe n’a pas respecté l’accord que nous avions signé. Nous avons pris sur nous et nous nous sommes projetés sur les premières épreuves. Malgré ces conditions, les chronos de la première course étaient relativement bons. Malheureusement, je ne termine pas la première course et je termine 28ème de la seconde. Avant la seconde épreuve au Mans, nous avons réalisé de nouveaux essais qui ont été une fois de plus inutiles : il y avait de gros problèmes électroniques sur la moto qui ont nécessité entre 4 et 5 heures de réparation. Je n’ai quasiment pas roulé de la journée. À ce moment-là, mon père a pris la décision de changer d’équipe pour rejoindre l’équipe KRP.
- L’équipe KRP avait publié un appel à candidature durant l’intersaison, le changement d’équipe résulte-t-il d’une prise de contact à ce moment-là ou d’un choix réalisé sur le moment ?
Nous avons pris contact avec l’équipe KRP quasiment au même moment où nous avons quitté l’équipe Larresport. Mon père a directement pensé à Mark (Keen, Team Manager KRP) avec qui nous étions en relation depuis l’intersaison. Mark travaille sur l’idée FTR/KTM depuis l’épreuve CEV à Valencia la saison passée.
- En changeant d’équipe, tu changes aussi de moto, de Honda à KTM, est-ce une bonne évolution pour toi ?
Oui, il y a une grosse évolution concernant les châssis puisque je passe d’une FTR/Honda à un FTR/KTM. Concernant le moteur, il y a effectivement une énorme différence sur l’accélération. Je suis très bien dans cette équipe, je suis en confiance. Le staff mécanicien travaille très bien.
- À partir de la saison prochaine, KTM ne souhaite plus fournir de châssis à Kalex. Il est possible qu’il en soit de même pour FTR. Dans l’éventualité où l’équipe KRP t’accompagne la saison prochaine (en mondial ou en CEV), est-ce l’objectif de KRP de continuer avec FTR et KTM ?
Bonne question. Je sais que Mark souhaite continuer de travailler avec FTR : l’équipe est anglaise et c’est une usine anglaise avec laquelle Mark entretient de bonnes relations. À ce moment de la saison, je n’en sais pas plus.
- Comment s’est passé le changement pour toi ? As-tu eu l’occasion de rouler avec la moto avant ton arrivée au Mans ?
Non, je suis arrivé le vendredi et j’ai découvert la moto à ce moment-là. Nous étions très satisfaits puisque je réalise le meilleur résultat depuis que je suis en CEV. Avant l’épreuve à Aragón, nous avons réalisé un test sur le circuit une semaine avant, pareil pour la Catalogne.
- Quels sont tes objectifs pour les prochaines courses et pour le championnat ?
Dorénavant, mon objectif est d’être dans les points sur toutes les courses en terminant dans le Top10, comme nous l’avons fait en Catalogne. En fin de saison, nous espérons terminer les courses dans le Top5. Au Championnat, nous souhaitons terminer dans le Top15 maximum. Je pense honnêtement que l’équipe a les capacités de faire un podium. Bradley (Ray, ndlr), mon coéquipier, termine 6ème au Mans en s’étant battu pour le podium et en terminant à seulement deux dixièmes de la seconde place. En Catalogne et à Aragón, nous nous sommes battus toute la course pour le podium.
- Par rapport à la saison dernière, comment te sens-tu en CEV (progression, matériel) ?
J’ai beaucoup progressé par rapport à la saison passée puisque je passe de la 30ème place à un Top10 en seulement 2 ou 3 courses. Je me sens confiant, mais je ne veux pas brûler les étapes non plus.
- As-tu changé la façon de te préparer physiquement ou la façon de préparer une course ?
Oui effectivement, j’appréhende les courses totalement différemment. Sur une épreuve, j’arrive beaucoup plus relaxé et détendu. Je suis beaucoup moins stressé. Ce sont des points sur lesquels j’ai travaillé avec mon entraineur, Nicolas Dussauge. Nicolas m’apporte un appui sur le mental et sur le plan technique sur la piste. Physiquement, je suis suivi par Éric Lambert qui est le même entraineur que Xavier Siméon (pilote mondial Moto2, ndlr).
- Le CEV vient tout juste de franchir le cap de la mi-saison, commences-tu à penser à la saison 2015 ?
Je réfléchis un petit peu à la saison prochaine. L’objectif est d’abord de terminer la saison correctement avant de penser à la saison 2015.
- Quelques wildcards sont prévues cette saison en mondial ?
C’est effectivement une grosse question au sein de l’équipe. Pour le moment, nous ne savons pas encore si nous pourrons le faire avant la fin de saison. Tout dépend de mon équipe, de mon entourage et surtout de moi-même.
- Pour cette saison tu es soutenu par Zelos qui aide Xavier Siméon et Louis Rossi en mondial, que t’apportes cette aide ?
Zelos s’occupe principalement de mon image et de ma communication. Concernant la recherche de sponsors, c’est mon entourage et moi-même qui nous nous en occupons. Actuellement, je suis le seul sponsor.
Nous remercions Loris Cresson et sa soeur Victoria, pour leur disponibilité et leur gentillesse. Retrouvez l’actualité de Loris Cresson sur sa page Facebook et sur son compte Twitter.