À l’issue du GP d’Indianaplis, Mike Di Meglio remporte ses premiers points en catégorie MotoGP. La dernière évolution reçue sur de l’une des ses Avintia GP, le ride-by-wire, a aidé le pilote français à maintenir le rythme des Honda Open. Retour sur ce GP avec Mike Di Meglio et avec Eric Garcia, son manager, qui nous expose les pistes pour l’avenir de son pilote en MotoGP.
- Après la trêve estivale, comment s’est passé la reprise pour le GP d’Indianapolis ?
Éric Garcia : Plutôt bien voire très très bien. Les dernières évolutions que nous attendions depuis trois épreuves sont enfin arrivées à commencer par le mécanisme de ride-by-wire. Dès le début du week-end, Mike a été beaucoup plus agressif et incisif sur la moto. Nous allions beaucoup plus vite et nous nous sommes rapprochés des Honda Open, notre objectif initial. Nous avons compris qu’il y avait un gros coup à jouer durant la course de dimanche et que nous pouvions rentrer dans les points. Chose qu’il a très bien fait : il a effectué pratiquement la totalité de la course au coude-à-coude avec Karel Abraham.
Mike Di Meglio : Initialement, nous devions obtenir le ride-by-wire sur les deux motos. Malheureusement, je ne l’ai obtenu que sur une seule moto. C’était compliqué d’avoir une seule machine équipée d’un électronique totalement différent de la seconde. C’est quelque chose qui m’a obligé à prendre des risques tout en étant dans la retenue afin de ne pas perdre de temps durant une séance. J’ai essayé de construire au mieux mes séances afin de trouver les bonnes sensations sur cette nouvelle moto, notamment sur les sorties de virages. J’ai aussitôt remarqué qu’avec des pneus usés, j’arrivais enfin à maintenir un bon rythme. Du début à la fin de la course, j’ai pu tenir le même rythme.
- En dehors de la précision à l’accélération en sortie de virage, que t’apporte le ride-by-wire ? L’adaptation a-t-elle été difficile ?
Mike Di Meglio : Nous passons beaucoup plus de puissance au sol. Nous ressentons beaucoup moins l’effet “screamer” sur la moto. Donc nous utilisons beaucoup moins l’anti-wheeling et nous ne sommes plus contraints de réduire la puissance de la machine. De même, le traction-control s’active beaucoup moins. Il y a donc un très gros gain. Durant la première séance libre, j’ai passé 5 à 6 tours seulement pour trouver les bonnes sensations.
- Quand penses-tu obtenir le ride-by-wire sur la seconde machine ?
On espère l’obtenir à Brno ce week-end. Lorsque nous arriverons au circuit nous allons voir si les deux motos en sont équipées. C’est toujours une surprise. Il est à noter aussi que mes deux motos n’ont pas le même châssis : une moto avec l’ancienne version (châssis beaucoup plus long) et une moto avec la dernière version. Ainsi, même si j’obtiens le ride-by-wire sur la seconde moto, je n’aurai pas le même châssis.
- La saison dernière sur le circuit de Brno, tu as été victime d’une lourde chute qui t’a éloigné des circuits pour le reste de la saison, as-tu une appréhension ?
Non pas du tout. J’ai roulé sur ce circuit en MotoGP durant la saison 2012. Même si ce n’est pas récent et que je n’ai fait qu’une vingtaine de tours, j’ai eu de très bonnes sensations. Il me tarde de rouler dessus et de voir si le travail que nous avons réalisé à Indianapolis peut être appliqué de nouveau. Les conditions risques d’être particulières avec un risque de pluie vendredi et samedi mais j’espère pouvoir rouler sur le sec afin de travailler à mieux.
- Tu as marqué tes premiers points le week-end dernier, l’objectif est de rester dans le Top15 ?
Notre objectif est toujours d’être le plus proche des Honda Open. À Indianapolis, nous n’étions pas très loin des temps réalisés par Redding ou Aoyama, d’autant plus en deuxième partie de course où nos temps étaient quasiment identiques. Il faut encore franchir une étape supplémentaire et tenter de se battre contre eux à la régulière.
- Tu termines devant Hector Barbera à la régulière, vos relations sont-elles toujours les mêmes dans le box ?
Oui, rien n’a changé. Il est venu me féliciter à l’issue de la qualification et aussitôt après la course. L’ambiance n’a pas du tout changé. Nous avons la même machine, Hector a cinq années d’expérience en MotoGP donc mon objectif est d’être à son niveau. Si j’arrive à le battre c’est d’autant mieux. J’ai réussi à Indianapolis et je suis devant lui au Championnat. Il est clair que cela va le motiver encore plus et c’est bénéfique pour l’équipe. Maintenant à moi de m’adapter très vite aux circuits afin de combler l’écart entre lui et moi en peu de temps.
- Malgré les rumeurs persistantes d’un passage de l’équipe sur Ducati la saison prochaine, attendez-vous toujours de nouvelles évolutions sur l’Avintia GP ?
Lundi pour le test après le GP, nous devrions essayer un nouveau châssis. C’est le dernier châssis avant l’arrivée du châssis final. Mais si nous en sommes satisfaits lundi, nous ne savons pas quand nous recevrons le châssis final cette saison.
- En cette période de transferts, quelles sont vos perspectives pour la saison prochaine ?
Eric Garcia : Nous travaillons beaucoup. Contrairement à ce qu’il est possible de lire par ci par là ce n’est pas la nationalité qui fait que Mike est en MotoGP, ce n’est pas si simple. De même, il faut savoir que Mike est au top de la liste pour obtenir le second guidon dans l’équipe Avintia la saison prochaine, Ducati ou non. Nous sommes en discussion en priorité avec Avintia. Parallèlement, nous discutons avec l’équipe Gresini pour obtenir une Honda Open et l’équipe Pramac pour une Ducati. Le balance penche plus du côté de la Honda que de la Ducati.