Après trois épreuves hors de l’Europe, Mike Di Meglio arrive sur les terres de l’équipe Avintia Racing pour le GP d’Espagne à Jerez. OffBikes a rencontré le pilote Français, l’occasion pour nous de revenir sur ce début de saison, son apprentissage de la MotoGP (pilotage) et sur les perspectives à venir pour l’équipe Avintia Racing engagée en catégorie Open cette saison.
- Quel bilan peux-tu dresser après ces trois premiers GP hors Europe ?
Je progresse step-by-step sur le pilotage de ma moto. J’ai travaillé un maximum en poussant la moto à sa limite et en utilisant le maximum de motricité. Ce début de saison était une découverte pour moi : tenter de réapprendre ce que j’ai déjà appris avant.
- Durant l’intersaison, tu faisais partie des rares pilotes à utiliser au minimum l’électronique, dorénavant tu sembles l’utiliser davantage, qu’elles en sont les raisons ?
Je suis obligé d’utiliser l’électronique. Dans le cas contraire, c’est beaucoup trop difficile lorsque les pneus s’usent. L’électronique permet d’accélérer plus fort et passer un maximum de puissance au sol.
- L’électronique permet l’assistance au pilotage (traction-control), utilises-tu d’autres points-clés de l’électronique (p. ex. consommation, capteurs…) ?
Nous faisons partie de la catégorie Open, donc nous avons la possibilité d’utiliser 24L. Donc à ce niveau, ce n’est pas un véritable problème pour nous. C’est surtout le staff mécanicien qui gère cet aspect là de la moto.
Concernant le pilotage, nous utilisons beaucoup le traction control. Nous mettons au point des cartographies suivant les différents virages.
- Au sujet de cette cartographie adaptable selon les virages, peux-tu nous expliquer brièvement le mode de fonctionnement (le GPS est interdit en MotoGP, NdR) ?
Les ingénieurs travaillent surtout sur l’angle de la moto. Le traction control s’active plus ou moins selon un angle précis de la moto. De même, la puissance s’adapte selon la position de la moto sur le circuit et l’angle de la moto.
- Mais comment faire sans l’utilisation d’un GPS ?
Le module traction control s’adapte selon le temps au tour : le boitier est capable de déterminer notre position à partir du moment où on sort des stands. Notre compteur affiche les différents secteurs sur lesquels nous nous trouvons, donc il est capable de déterminer notre position sur le circuit.
- Selon toi, le GP d’Argentine est ta meilleure prestation pour le moment en MotoGP, pourquoi plus ce circuit que les autres ?
Personne ne connaissait ce circuit. Par rapport aux autres circuits, l’écart avec mon coéquipier était donc très léger. Lorsqu’on arrive à Jerez, il a cinq années d’expérience en MotoGP derrière. Donc lorsqu’on est arrivé en Argentine, tout est remis à zéro. Même si la moto est nouvelle pour moi, c’est le pilote qui permet de faire la différence.
- L’année dernière Hector Barbera avait participé au test MotoGP sur le circuit argentin Termas de Rio Hondo, avez-vous utilisé sa base de télémétrie en arrivant ?
En seulement deux tours, nous étions déjà plus rapides que les temps réalisés lors du test. De plus, Hector avait roulé sur la FTR, aujourd’hui nous développons l’Avintia GP. Mais ce qui était intéressant, c’était de connaitre les vitesses enclenchées dans les virages, nous pouvions ainsi nous donner une idée du circuit.
- Tu arrives en Europe sur un circuit que tu apprécies et que tu connais depuis quelques années maintenant, est-ce un avantage pour toi ?
J’ai roulé avec la FTR-Kawasaki l’an passé sur ce circuit. J’ai réalisé des temps intéressants et je me sentais très bien, bien que n’ayant pas roulé durant quatre mois. En arrivant à Jerez ce week-end avec la nouvelle moto, nous nous sommes dit que nous allions pouvoir comparer en terme d’évolution et de progression. Malheureusement, nous n’avons pas passé le step que nous souhaitions donc on passe un week-end un légèrement difficile. On sait qu’il y a des évolutions qui vont arriver donc on prend notre mal en patience. On travaille au maximum pour donner le maximum d’informations à nos ingénieurs. Concernant mon coéquipier, Jerez est son jardin, mais il n’a pas amélioré son chrono de l’année dernière durant laquelle il était passé en Q2.
- Concernant la course, quel est ton objectif ?
Pour le warm-up, nous allons tester deux motos totalement différentes : une avec des réglages similaires à hier et une seconde avec une géométrie totalement différente. Je vais arriver en course une moto qui ne sera pas totalement au top, mais au point où nous en sommes, je pense qu’il est nécessaire de prendre le risque.
- Concernant les évolutions à venir, peux-tu nous en dire un peu plus et les points qu’elles concernent ?
Il y aura de tout : des évolutions moteurs, des évolutions châssis et des évolutions électroniques. Nous allons avoir beaucoup de travail pour le test qui commence dès lundi. Je vais jouer le rôle de pilote de développement et tester beaucoup d’évolutions et de configurations différentes.
- Dans 15 jours c’est le GP de France, tu es l’unique représentant Français en MotoGP devant ton public, quelles sont tes impressions ?
Je suis vraiment content et ça fait toujours quelque chose. Toutefois, j’espère vraiment arriver avec une moto différente et de nouvelles perspectives. J’aimerai pouvoir être en mesure de me battre pour de meilleures places.
- Le GP de France au Mans est souvent synonyme de pluie et de course sur une piste mouillée, penses-tu que la pluie pourrait aider à rendre l’Avintia GP plus compétitive ?
Je n’ai jamais roulé sous la pluie. Nous la redoutions à Austin, mais elle n’est pas arrivée, heureusement. J’en ai discuté avec Hector et il me confiait que lorsqu’il y a des problèmes sur le sec, c’est pire sur le mouillé. Personnellement, la pluie ne me dérange pas, il faut juste avoir un bon feeling. Dans ce cas, je pense que les points sont accessibles.
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OffBikes remercie Mike Di Meglio pour sa disponibilité et sa gentillesse. Retrouvez-le sur sa page Facebook, son compte Twitter et son site internet.